Le 21 mai, s'est tenue dans
le quartier du Gour de l'Arche, à Saltgourde, une fête intitulée
"Saltgourde s'enracine".
Lors d'une 4è Nuit Debout, le 26 avril, http://artpericite.blogspot.fr/2016/04/4eme-nuit-debout-perigueux.html, il a été décidé de délocaliser la Nuit dans un quartier populaire et notamment dans un quartier en lutte comme celui du Gour de l'Arche dans lequel les habitants de Saltgourde se battent depuis près de 2 ans pour éviter une démolition de leurs barres d'immeuble.
Puis, il y a 15 jours, les membres de Nuit Debout ont imaginé qu'une fête de convergence des luttes pourrait se tenir au même endroit. Il s'agissait d'inclure le combat de ce quartier dans ceux menés à Périgueux et en Dordogne et de faire le lien entre eux, comme l'exprimaient une animatrice d'atelier et un membre du comité. La fête était animée par des individus de la société civile dont il était important de favoriser la solidarité que l'on pouvait considérer d'ailleurs comme un "idéal de vie". Et cela a fonctionné puisque les activités proposées lors de cette journée ont semblé unir les membres, donnant le sentiment d'une ambiance chaleureuse, simple, sereine et accueillante. Avant cela, la journée a été préparée par "une douzaine de militants anonymes sur deux semaines, chacun apportant son savoir-faire, du matériel en quantité et quoi partager un bon repas", a expliqué l'un des participants.
A proximité d'un lieu protégé du soleil car il a fait bien chaud en cette journée ensoleillée, différents stands étaient disposés illustrant des actions de l'Université Populaire de Dordogne, des combats menés contre le Tafta, contre l'Etat d'urgence et pour les libertés, en faveur des sans-papiers,
contre la Loi Travail,
contre les grands projets inutiles dans des Zones à Défendre,
contre la domination masculine et l'homophobie,
en faveur du Revenu universel, contre le pouvoir de l'Etat (un info-kiosque proposait des brochures sur le sujet et le combat anarchiste)
ou d'autres pouvoirs proches...
et incitant à la liberté.
Parmi les activités, les participants ont eu la possibilité de se faire masser, maquiller,
de danser
d'apprendre des chansons,
de faire du théâtre, du dessin, de trouver des objets dans l'espace de gratuité,
d'écouter une lecture féministe d'extraits des 500 bonnes raisons d'en finir avec le patriarcat https://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=518, prétexte à des échanges entre les spectateurs, d'écouter de la musique
et de participer à une butte permacole pour créer un jardin solidaire et pérenne, une manière d'enraciner, comme le titre de l'évènement l'annonçait, le combat contre la démolition des immeubles de Saltgourde.
Une butte permacole, une technique agricole vulgarisée par l'Autrichien Sepp Holzer, suppose de délimiter un espace que l'on creuse, comme l'ont réalisé les participants. Ils avaient rapporté des branchages qu'ils devaient placer au fonds de la butte, avant que la pluie n'interrompe leur travail. Sur ce bois, une couche de terre devait être déposée puis des déchets verts, puis de la terre sur laquelle on devait planter des légumes, des fleurs et même un pêcher et réaliser un paillage.
La culture en butte évite aux jardiniers de trop se baisser, le paillage limite l'enherbement et l'évaporation d'eau, apporte la fertilité à la butte par humidification due à la décomposition de la faune du sol et du bois et protège cette même faune. Celle-ci assure en grande partie le travail que le jardinier assume dans les jardins conventionnels. La butte ne subit pas de bêchage. La surélévation augmente la surface de culture.
Parmi les activités, les participants ont eu la possibilité de se faire masser, maquiller,
de danser
d'apprendre des chansons,
de faire du théâtre, du dessin, de trouver des objets dans l'espace de gratuité,
d'écouter une lecture féministe d'extraits des 500 bonnes raisons d'en finir avec le patriarcat https://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=518, prétexte à des échanges entre les spectateurs, d'écouter de la musique
et de participer à une butte permacole pour créer un jardin solidaire et pérenne, une manière d'enraciner, comme le titre de l'évènement l'annonçait, le combat contre la démolition des immeubles de Saltgourde.
Une butte permacole, une technique agricole vulgarisée par l'Autrichien Sepp Holzer, suppose de délimiter un espace que l'on creuse, comme l'ont réalisé les participants. Ils avaient rapporté des branchages qu'ils devaient placer au fonds de la butte, avant que la pluie n'interrompe leur travail. Sur ce bois, une couche de terre devait être déposée puis des déchets verts, puis de la terre sur laquelle on devait planter des légumes, des fleurs et même un pêcher et réaliser un paillage.
La culture en butte évite aux jardiniers de trop se baisser, le paillage limite l'enherbement et l'évaporation d'eau, apporte la fertilité à la butte par humidification due à la décomposition de la faune du sol et du bois et protège cette même faune. Celle-ci assure en grande partie le travail que le jardinier assume dans les jardins conventionnels. La butte ne subit pas de bêchage. La surélévation augmente la surface de culture.
dessin extrait de : http://www.fermesdavenir.org/outils/les-buttes/
Le midi, une auberge
espagnole a permis de partager des plats apportés par chacun
tandis que le soir, chacun donnait ce qu'il voulait, en fonction de
ses moyens, pour déguster les plats qui avaient été confectionnés
par quelques-uns et dont les bénéfices (et il y en a eus), ainsi que ceux du bar, sont allés au Comité de soutien du quartier de Saltgourde.
Il était important, en
effet, de soutenir financièrement ce comité car 4000 euros étaient
nécessaires pour payer les frais juridiques engagés. Le combat a commencé en juin 2014 lorsque les habitants ont découvert
par voie de presse ce titre "Démolition programmée à
Saltgourde". Sans aucune consultation avec les locataires,
Périgueux-Habitat et la municipalité dirigée par Antoine Audi ont
accepté l'enveloppe de 300 000 euros proposée par l'ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine) pour
démolir tous les immeubles alors que seule une démolition partielle était prévue par la municipalité sortante. Cela a
été vécu comme "une violence extrême" par
des habitants qui, pour certains, résident là depuis la
construction de ces immeubles en 1974.
Par conséquent, la lutte s'est engagée avec la création de ce comité où les femmes ont joué un rôle majeur depuis le début, l'une des singularité de ce mouvement, témoigne l'un des membres. Cette structure est une assise nécessaire pour lancer une procédure plutôt que de laisser les habitants, majoritairement des femmes donc, mener une action en justice individuellement. Comment peut-on se lancer dans une démolition quand on connait les chiffres officiels? s'est étonné un autre militant qui les a rappelés. Sur les 1000 demandes de logements sociaux sur la commune, seules 300 sont satisfaites. Soutenus par Me Reboul, le comité a, depuis le début de l'année 2016, sollicité un référé suspensif, une procédure judiciaire pour bloquer l'opération de démolition, et une requête de fonds. Le référé suspensif a été débouté le 7 avril car le juge a estimé que sur la forme, il n'y avait aucune d'irrégularité. Toutefois, il s'agit à présent de juger le fonds, c'est-à-dire la manière dont Périgueux Habitat et la mairie ont mené la concertation avec l'ANRU. Le comité n'a pas d'échéance sur la durée de l'enquête et la date de la délibération au Tribunal Administratif mais il sait qu'une donnée fondamentale peut changer les choses : la compétence en matière de logement doit passer des mairies aux communautés d'agglomération au 1er janvier 2017. Périgueux n'échappera pas à la règle et le comité compte sur le soutien du président du Grand Périgueux, Jacques Auzou, qui a déjà fait preuve d'humanité dans ce type de dossier pour sa commune et qui s'est déjà montré critique sur la forme adoptée. En attendant, les deux tutelles ont mis la pression sur un certain nombre de locataires des 220 logements de Saltgourde, pour qu'ils acceptent des relogements laissant une cinquantaine de locataires irréductibles se battre. Sont-elles à l'origine des scellés sur les volets du 1er étage et toutes les portes des logements vides que les participants de la fête ont découverts "avec stupeur"?
La question se pose, et si tel est le cas, cette "volonté d'imposer" les choses n'a pas impressionné le comité ni leurs soutiens. Elle matérialise le nombre de logements vides qui pourraient être occupés par les nombreux demandeurs de la commune. Ces scellés ont aussi permis d'accrocher des panneaux pour la fête qui elle-même ainsi que la Nuit Debout du 3 mai, organisée à Saltgourde, ont "redynamisé le combat des locataires" et permis de casser leur isolement, a observé un militant.
Si la pluie et l'orage sont arrivés en fin de journée, ils n'ont pas pour autant découragé les membres de la fête qui étaient une bonne cinquantaine, dans une ambiance toujours joyeuse, à partager repas, concert et discussions, sous le barnum, jusqu'à près d'1h du matin.
Par conséquent, la lutte s'est engagée avec la création de ce comité où les femmes ont joué un rôle majeur depuis le début, l'une des singularité de ce mouvement, témoigne l'un des membres. Cette structure est une assise nécessaire pour lancer une procédure plutôt que de laisser les habitants, majoritairement des femmes donc, mener une action en justice individuellement. Comment peut-on se lancer dans une démolition quand on connait les chiffres officiels? s'est étonné un autre militant qui les a rappelés. Sur les 1000 demandes de logements sociaux sur la commune, seules 300 sont satisfaites. Soutenus par Me Reboul, le comité a, depuis le début de l'année 2016, sollicité un référé suspensif, une procédure judiciaire pour bloquer l'opération de démolition, et une requête de fonds. Le référé suspensif a été débouté le 7 avril car le juge a estimé que sur la forme, il n'y avait aucune d'irrégularité. Toutefois, il s'agit à présent de juger le fonds, c'est-à-dire la manière dont Périgueux Habitat et la mairie ont mené la concertation avec l'ANRU. Le comité n'a pas d'échéance sur la durée de l'enquête et la date de la délibération au Tribunal Administratif mais il sait qu'une donnée fondamentale peut changer les choses : la compétence en matière de logement doit passer des mairies aux communautés d'agglomération au 1er janvier 2017. Périgueux n'échappera pas à la règle et le comité compte sur le soutien du président du Grand Périgueux, Jacques Auzou, qui a déjà fait preuve d'humanité dans ce type de dossier pour sa commune et qui s'est déjà montré critique sur la forme adoptée. En attendant, les deux tutelles ont mis la pression sur un certain nombre de locataires des 220 logements de Saltgourde, pour qu'ils acceptent des relogements laissant une cinquantaine de locataires irréductibles se battre. Sont-elles à l'origine des scellés sur les volets du 1er étage et toutes les portes des logements vides que les participants de la fête ont découverts "avec stupeur"?
La question se pose, et si tel est le cas, cette "volonté d'imposer" les choses n'a pas impressionné le comité ni leurs soutiens. Elle matérialise le nombre de logements vides qui pourraient être occupés par les nombreux demandeurs de la commune. Ces scellés ont aussi permis d'accrocher des panneaux pour la fête qui elle-même ainsi que la Nuit Debout du 3 mai, organisée à Saltgourde, ont "redynamisé le combat des locataires" et permis de casser leur isolement, a observé un militant.
Si la pluie et l'orage sont arrivés en fin de journée, ils n'ont pas pour autant découragé les membres de la fête qui étaient une bonne cinquantaine, dans une ambiance toujours joyeuse, à partager repas, concert et discussions, sous le barnum, jusqu'à près d'1h du matin.
Pour retrouver l'actualité du Comité de défense de Saltgourde devenu association en octobre 2015, présidée par Francette Tacquet, voici le lien : http://saltgourde.blogspot.fr/
Texte et photos : Laura Sansot
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire