Le week-end de Pentecôte 2016 se tenait, à Saint Laurent des Bâtons, la fête des Bâtons pour la 5è année consécutive.
Comme l'a expliqué Françoise du Chaxel, présidente de l'association qui organise la fête, Les bastonnades de Saint Laurent, créée en 2011 et forte de 80 adhérents, le village était associé, à l'origine, à l'évènement "Le Printemps des Bastides" qui demandait à chaque commune de présenter un projet marquant une ouverture sur une autre culture.
Des membres de la Confrérie des Bâtons de St Laurent
Les membres de la Confrérie St Nicolas de Clamency à l'honneur et médaillés par l'intermédiaire de leur président Maurice Viodé
Tartines et vin pour fêter l'intronisation!
Dans l'église, une exposition que commentait Maurice Viodé, passionné par le sujet, était présentée. Elle expliquait le travail des ouvriers pour acheminer le bois de chauffage par flottage depuis les Vaux d'Yonne et du Morvan vers la capitale, une organisation mise en place dès François 1er afin de pallier l'épuisement des forêts entourant Paris et qui allait durer 400 ans. Des panneaux mais aussi des maquettes illustraient le souci de pédagogie de ses membres.
Les trains de bûches formant des radeaux et qui constituent le flottage en trains
Comme chaque année, la Fête des bâtons mettait en avant des artisans d'art travaillant autour du bois, du bâton. Comme le rappelait Françoise du Chaxel, les bénévoles tenaient beaucoup à "la singularité de la démarche de création". Il ne s'agissait "pas uniquement de faire appel à de bons faiseurs" mais de solliciter "des inventeurs". Elle pensait notamment à Michel Blanc, créateur de toupies originales. http://abctoupie.com/fr
Il y avait aussi Stéphanie Stenou, venue de Cognac, pour présenter ses douelles peintes et pour certaines incrustées de porcelaine, matière dont elle se servait dans son ancien métier, avant de découvrir que ces lamelles de bois constituant des barriques, imprégnées de cognac et qui avaient donc une histoire, pouvaient être le support à une création insolite.
Au cours de la balade autour de l'église et de ses ruelles, on découvrait cet étonnant sculpteur de bois, Laurent Germond, venu de la Nièvre, adepte de la tronçonneuse, qui avait réalisé de cette manière divers animaux taillés dans le matériau phare de la journée. http://www.artist-deco.fr/sculptures/
Monique Loubat, sculptrice, exposait ses oeuvres : des livres en bois.
Sébastien Galtier avait disposé ses nombreux jeux en bois qui occupaient bien les enfants (voire les plus grands!)
Le foyer de la Peyrouse qui s'adressait aux sourds et aveugles, venu en voisin (St Félix de Villadeix), était à pied d'oeuvre pour des activités de vannerie.
http://foyer-sourds-aveugles-la-peyrouse.com/
Des photos et des livres sur les arbres étaient présentés par Jérôme Hutin, en particulier un livre sur les arbres vénérables paru en 2003. Un autre était paru en 2015 : Trees. Cette passion pour les arbres était une manière de contribuer à leur sauvegarde car ils étaient, selon lui, de plus en plus menacés.
http://arbresvenerables.arborethic.com/index.htm
D'autres artisans encore, que l'on ne pourra pas tous citer, présentaient autour de la place, ombragée et verdoyante, et de l'église de ce superbe village doté de très belles maisons en pierre, le fruit de leur travail durant toute cette journée magnifiquement ensoleillée. La circulation automobile était exclue, selon les souhaits des bénévoles. Françoise du Chaxel estimait précieux que l'on puisse laisser les enfants libres de déambuler, sans souci de leur sécurité. Cela rendait l'atmosphère paisible et néanmoins animée et joyeuse, comme lors d'une grande kermesse.
Parmi les activités proposées gratuitement, les enfants pouvaient participer à un atelier de teinture encadré par Mathilde Guignard, à son compte depuis environ 3 ans.
https://www.facebook.com/brinsdecouleurs/
Elle réalise de la teinture de vêtements avec des plantes tinctoriales qui permettent de faire des empreintes de feuilles et de teinter les tissus. Elle fabrique aussi sa propre pâte à papier avec des vieux chiffons, jusqu'ici en partenariat avec le Moulin de la Rouzique qui bénéficie d'une pile hollandaise. La collaboration s'achevant, elle va s'équiper elle-même de cet outil portatif qui lui donnera l'occasion de faire des animations en toute indépendance.
Les enfants étaient donc amenés à réaliser eux-mêmes les étapes du travail de Mathilde Guignard, même si sa technique était un peu plus perfectionnée.
Les feuilles, récemment cueillies et contenant du tanin, installées sur un support en pierre, étaient recouvertes d'un tissu que les enfants frappaient pour que les empreintes apparaissent.
Le tissu était ensuite plongé dans un bac d'eau contenant du sulfate de fer pour fixer les feuilles puis dans un 2è bac contenant de l'eau et du savon de Marseille pour fixer le fer et enfin dans un 3è bac pour rincer le tissu.
Celui-ci était, dans un dernier temps, séché au soleil.
L'association avait aussi, comme pour les éditions passées, décidé de travailler en lien avec une dizaine d'écoles sur des activités d'arts plastiques, permettant d'associer les enfants et les parents d'élèves et de promouvoir davantage le village et sa fête. Les parents étaient mobilisés, en outre, sur un parcours sportif et ludique proposé à leurs enfants.
Si les années précédentes avaient eu pour thèmes les attrape-rêves, les hôtels à insecte, cette année, les épouvantails de toutes sortes étaient exposées à proximité de l'église
http://foyer-sourds-aveugles-la-peyrouse.com/
http://arbresvenerables.arborethic.com/index.htm
https://www.facebook.com/brinsdecouleurs/
Elle réalise de la teinture de vêtements avec des plantes tinctoriales qui permettent de faire des empreintes de feuilles et de teinter les tissus. Elle fabrique aussi sa propre pâte à papier avec des vieux chiffons, jusqu'ici en partenariat avec le Moulin de la Rouzique qui bénéficie d'une pile hollandaise. La collaboration s'achevant, elle va s'équiper elle-même de cet outil portatif qui lui donnera l'occasion de faire des animations en toute indépendance.
Les feuilles, récemment cueillies et contenant du tanin, installées sur un support en pierre, étaient recouvertes d'un tissu que les enfants frappaient pour que les empreintes apparaissent.
Le tissu était ensuite plongé dans un bac d'eau contenant du sulfate de fer pour fixer les feuilles puis dans un 2è bac contenant de l'eau et du savon de Marseille pour fixer le fer et enfin dans un 3è bac pour rincer le tissu.
Si les années précédentes avaient eu pour thèmes les attrape-rêves, les hôtels à insecte, cette année, les épouvantails de toutes sortes étaient exposées à proximité de l'église
et derrière l'école.
Et puis, il y avait la géante d'osier.
Les enfants pouvaient participer à un atelier boomerang animé par Stéphane Bernède (avec le chapeau) et s'exercer à lancer l'objet ainsi confectionné dans un décor très champêtre.
La restauration était située à l'entrée du village, probablement pour ne pas mélanger les genres,
même si un glacier à l'ancienne avait pris place à côté de l'église.
Outre ces différents ateliers, les petits et les grands pouvaient assister à deux spectacles eux aussi gratuits, toujours en lien avec le bois ou le bâton. Françoise du Chaxel, auteur d'une quinzaine de pièces de théâtre, directrice de la collection Théâtrales Jeunesse et ancienne secrétaire générale de plusieurs institutions culturelles, exprimait à la fois une exigence de qualité dans le choix des spectacles et un souci de gratuité pour les spectateurs, tout en rémunérant à leur juste mesure les artistes. S'il fallait être convaincant chaque année, en multipliant les dossiers de demande de subventions parfois bien fastidieux, pour obtenir un soutien des différents financeurs (Conseil Départemental, de la communauté de communes, de la commune elle-même et des sponsors locaux) et travailler avec un budget de 14 000 euros, la récompense était pour les bénévoles l'affluence toujours au rendez-vous. Elle devait être aussi un argument en direction des élus qui , il fallait le signaler, accordaient une même somme à la Fête de la fraise. L'édition 2015 avait rassemblé sur la journée du dimanche environ 2000 personnes. Le chiffre serait probablement identique cette année, évaluait la présidente de l'association, et l'on espérait qu'une nouvelle édition verrait le jour l'année prochaine.
Un prochain article sera consacré aux deux spectacles de la Fête des bâtons 2016.
Site de la fête des bâtons : http://fete-des-batons.jimdo.com/
Texte et photos : Laura Sansot
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