Clara Sanchez est précoce : elle a 21 ans mais fréquente la scène depuis plus de 12 ans, l'accordéon accroché à ses frêles épaules qu'elle a commencé à pratiquer vers l'âge de 7 ans. Elle reçoit une formation musicale classique et parallèlement fait du théâtre.
Pour un spectacle, alors qu'elle a moins de 10 ans, on lui propose de chanter et, forte de cette expérience, la voilà partie à jouer dans les marchés de nuit, toute jeune. Elle reconnaît qu'elle s'est beaucoup produite dans la rue et qu'elle préfère désormais privilégier le confort des salles. C'est donc aux Thétards à Périgueux qu'elle jouait le 29 avril dernier dans une ambiance de bistrot qui s'accordait avec le style des chansons proposées où le public se bousculait autour du bar, très chaleureux et prompt à commenter le concert puis plus recueilli au fil des chansons. Elle était seule à affronter le public, même si sa carrière musicale l'a déjà fait travailler dans le cadre d'un trio (guitare, percussions, accordéon) intitulé "Atérix et Péryl" puis dans un duo (contrebasse et accordéon), et les yeux rieurs, pleins de malice, elle n'était pas en reste pour quelques réparties.
Clara Sanchez est passionnée de chanson française et s'intéresse, entre autres, aux "auteurs morts", comme elle les a qualifiés en guise d'entrée en matière après avoir interprété, pour inaugurer le concert, La foule de sa chanteuse fétiche, Piaf dont la voix semble l'inspirer, grâce à un timbre très mature mêlé d'un léger accent du Gers qui lui donne une couleur originale. Plus du quart des chansons du concert était un hommage à la Môme. Outre la chanson citée plus haut, on y a entendu : Mon manège à moi, Johnny, tu n'es pas un ange, Elle écoute la java, Padam, Padam, Les amants d'un jour, Milord, L'homme à la moto. Piaf, elle l'a découverte au théâtre puis l'a beaucoup écoutée, "plus que d'autres", ajoute-t-elle. Il faut dire que le bain musical était déjà là : "ma famille écoutait Brassens, Léo Ferré, Claude Nougaro". Elle estime que cela l'a "nourrie musicalement". Dans le spectacle, elle n'a donc pas oublié Brassens ni Fréhel. Elle a interprété aussi une chanson de Bourvil (Ballade irlandaise), d'André Claveau (Domino), de Gainsbourg (Le poinçonneur des lilas), de Nougaro et de Jean Boyer. Les chansons anciennes et notamment celles de Piaf, elle "aime" les "interpréter comme on joue un personnage de théâtre" car elle lui "font adopter des rôles différents dans un même spectacle", situation qui la "transporte". Même si elle sont d'une autre époque qui l'"intrigue par tous les bouleversements qu'elle a connus", elle y "voit une résonance avec le présent puisque beaucoup d'entre elles sont des chansons d'amour ou touchent à des thèmes universels et intemporels". Même si "elles n'ont pas l'air comme ça", "elles sonnent de manière engagée", ce qui lui plait aussi, reconnait-elle.
Aznavour comptait aussi dans le répertoire ainsi que d'autres chanteurs vivants mais plus jeunes qui font partie de son univers musical et sont une source d'inspiration : Emily Loizeau, Manu Galure, Les Ogres de Barbak. Yann Tiersen lui a donné l'occasion de jouer une partie instrumentale.
Toutes les chansons et musiques avaient en commun ce côté rétro et parfois humoristique. Elles imprègnent visiblement ses débuts dans l'écriture, même si cela n'est pas volontaire, considère-t-elle. Lors de ce concert, elle a partagé quelques compositions personnelles récentes puisqu'elle ose seulement depuis 2 ans écrire elle-même des chansons, ce dont on l'encourage vivement. Elle semblait d'ailleurs fière, un grand sourire illuminant son visage, d'avoir donné à entendre trois de ses chansons. On a entendu Joyeux bordel, titre évoquant non pas l'époque actuelle mais la rencontre d'un homme avec une prostituée mais aussi Pour une partie de baise, le titre n'étant cette fois pas équivoque, quoique! On y retrouvait des thèmes proches de ceux des chansons françaises anciennes, comme l'amour, la prostitution, des "portraits de gens du peuple". Elle reconnait que les "mélodies qui sortent de [s]a tête ressemblent aux petits airs de Brassens ou encore de Fréhel" mais c'est surtout "la théâtralité de ces chansons" qu'elle "cherche à reproduire dans [s]es compositions". Elle invente des histoires, crée des rôles qu'elle peut jouer elle-même, explique-t-elle. Ses textes peuvent être des instantanés, des portraits d'inconnus rencontrés dans la rue qu'elle "fini[t] par connaître et par devenir". On pense à La fille sans loi qu'elle a chanté aux Thétards : est-ce une fille découverte au hasard d'une rue ou bien elle-même cette "fille aussi souple que le vent, aussi légère qu'une renoncule" qui "parcourt les chemins, en chantant, en dansant" qui "avance, secrète funambule"? Et puis, on sent moindre quelques accents de révolte contre la société où le miséreux est toujours en quête de revanche face au bourgeois qui l'asservit (Joyeux bordel). Alors, si l'on avait entendu davantage de ses créations, on en aurait été d'autant plus ravi, même si l'on ne peut nier sa générosité pour ce concert avec entracte et pas moins d'une trentaine de chansons.
Elle pense à terme à sortir un album ou peut-être, dans un premier temps, un EP mais pas pour des reprises car elle a bien conscience que le public attend ses propres compositions. Avant cette perspective que l'on espère proche, vous pourrez l'écouter en vidéo https://vimeo.com/134751195 ou mieux aller l'entendre dans le Sud Ouest dont elle écume depuis longtemps les petits lieux ou les fêtes de mariage.
Le programme de ses concerts est à retrouver sur ce lien : http://clarasanchez-chanson.wix.com/clarasanchez#!concerts/c1cs4
Texte et photos : Laura Sansot
Pour un spectacle, alors qu'elle a moins de 10 ans, on lui propose de chanter et, forte de cette expérience, la voilà partie à jouer dans les marchés de nuit, toute jeune. Elle reconnaît qu'elle s'est beaucoup produite dans la rue et qu'elle préfère désormais privilégier le confort des salles. C'est donc aux Thétards à Périgueux qu'elle jouait le 29 avril dernier dans une ambiance de bistrot qui s'accordait avec le style des chansons proposées où le public se bousculait autour du bar, très chaleureux et prompt à commenter le concert puis plus recueilli au fil des chansons. Elle était seule à affronter le public, même si sa carrière musicale l'a déjà fait travailler dans le cadre d'un trio (guitare, percussions, accordéon) intitulé "Atérix et Péryl" puis dans un duo (contrebasse et accordéon), et les yeux rieurs, pleins de malice, elle n'était pas en reste pour quelques réparties.
Aznavour comptait aussi dans le répertoire ainsi que d'autres chanteurs vivants mais plus jeunes qui font partie de son univers musical et sont une source d'inspiration : Emily Loizeau, Manu Galure, Les Ogres de Barbak. Yann Tiersen lui a donné l'occasion de jouer une partie instrumentale.
Toutes les chansons et musiques avaient en commun ce côté rétro et parfois humoristique. Elles imprègnent visiblement ses débuts dans l'écriture, même si cela n'est pas volontaire, considère-t-elle. Lors de ce concert, elle a partagé quelques compositions personnelles récentes puisqu'elle ose seulement depuis 2 ans écrire elle-même des chansons, ce dont on l'encourage vivement. Elle semblait d'ailleurs fière, un grand sourire illuminant son visage, d'avoir donné à entendre trois de ses chansons. On a entendu Joyeux bordel, titre évoquant non pas l'époque actuelle mais la rencontre d'un homme avec une prostituée mais aussi Pour une partie de baise, le titre n'étant cette fois pas équivoque, quoique! On y retrouvait des thèmes proches de ceux des chansons françaises anciennes, comme l'amour, la prostitution, des "portraits de gens du peuple". Elle reconnait que les "mélodies qui sortent de [s]a tête ressemblent aux petits airs de Brassens ou encore de Fréhel" mais c'est surtout "la théâtralité de ces chansons" qu'elle "cherche à reproduire dans [s]es compositions". Elle invente des histoires, crée des rôles qu'elle peut jouer elle-même, explique-t-elle. Ses textes peuvent être des instantanés, des portraits d'inconnus rencontrés dans la rue qu'elle "fini[t] par connaître et par devenir". On pense à La fille sans loi qu'elle a chanté aux Thétards : est-ce une fille découverte au hasard d'une rue ou bien elle-même cette "fille aussi souple que le vent, aussi légère qu'une renoncule" qui "parcourt les chemins, en chantant, en dansant" qui "avance, secrète funambule"? Et puis, on sent moindre quelques accents de révolte contre la société où le miséreux est toujours en quête de revanche face au bourgeois qui l'asservit (Joyeux bordel). Alors, si l'on avait entendu davantage de ses créations, on en aurait été d'autant plus ravi, même si l'on ne peut nier sa générosité pour ce concert avec entracte et pas moins d'une trentaine de chansons.
Elle pense à terme à sortir un album ou peut-être, dans un premier temps, un EP mais pas pour des reprises car elle a bien conscience que le public attend ses propres compositions. Avant cette perspective que l'on espère proche, vous pourrez l'écouter en vidéo https://vimeo.com/134751195 ou mieux aller l'entendre dans le Sud Ouest dont elle écume depuis longtemps les petits lieux ou les fêtes de mariage.
Texte et photos : Laura Sansot
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