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07/04/2016

REPORTAGE PHOTO LORS D'UN APRES-MIDI AU FESTIVAL CéLA

Les 1er, 2 et 3 avril, a eu lieu au Poney-club de Saint Sauveur, à côté de Bergerac, le festival de l'association CéLA, nouvellement créée, dont nous vous avons parlé dans un précédent article. http://artpericite.blogspot.fr/2016/03/rencontre-avec-des-militants-de.html Il s'agissait de faire connaître l'association et celles oeuvrant dans le même esprit sur le Bergeracois.
Organisé en seulement 5 semaines, comme le rappelait Fred, l'un des membres fondateurs, la préparation du festival a bénéficié du soutien d'une cinquantaine de bénévoles dont une dizaine s'est mobilisée les 4 jours qui ont précédé l'ouverture de la manifestation. Il a rappelé que cet évènement s'était complètement auto-financé grâce aux dons et aux adhésions (plus de 70 depuis la création de l'association fin novembre). Chacun a apporté sa contribution matérielle, petite ou grande, peu importait puisque l'essentiel était de participer. Enchanté par tant de mobilisation, de "l'énergie humaine pure", Fred a insisté pour présenter ce festival comme étant "entièrement réalisé par ses adhérents" où "chacun a trouvé sa place". Il constituait en quelque sorte un "test grandeur nature pendant 3 jours de ce que pouvait être un tiers-lieux". Tous les intervenants (conférenciers, artistes...) sont venus bénévolement.
La première journée était pour partie consacrée à la rencontre mensuelle des tiers-lieux d'Aquitaine, un petit Ramdam, en partenariat avec la Coopérative des Tiers-lieux, et qui a rassemblé une trentaine de personnes, car CéLA a pour objectif de fédérer autour d'elle une multitude d'initiatives innovantes. A partir de 17h, le festival s'est ouvert au public et a proposé en soirée des concerts. Pas moins de 5 groupes se sont succédés réunissant une centaine de personnes pour applaudir Henri avec sa guitare folk, 2 p'tits points, Broken Biscuits, Purple Blues, Baz & The Mechanics. Des politiques ont même fait le déplacement comme la députée Brigitte Allain, des élus de plusieurs communautés de communes dont celle du Bergeracois, la CAB.
Le lendemain, 2 avril, des conférences ont eu lieu tout au long de la journée avant une soirée animée par le DJ Bettle Juice.













A l'accueil, les visiteurs pouvaient échanger des euros contre des FoiRien, une monnaie locale qu'ils pourront réutiliser au café associatif de Bergerac, CéLA pour l'instant. 
Avec cette monnaie locale, ils pouvaient profiter de la buvette.
 et se restaurer à l'intérieur.

Puis, on passait à la vaisselle
 
avec la recette du liquide naturel à l'appui :
Et le beau temps arrivé en tout début d'après-midi permettait de manger dehors sous le soleil
tandis que les clowns, venus pour l'occasion, faisaient l'animation : le duo, Zinette et Zassufi.
et informaient les visiteurs inattentifs des prochaines conférences : 
comme celle de l'ancien juge Alain Bressy, déjà rencontré par Art Péri' Cité à Léguillac de Cercles, donnée sous le barnum (au fond), qui s'est progressivement remplie.
Il y a eu aussi celle sur les changements climatiques
ou celle sur le thème : "Nos fausses bonnes générosités à l'égard de nos amis africains". 
Un atelier constituant avait lieu, animé par Benoît Daroussin, sur le thème de la citoyenneté, une activité qu'il pratique bénévolement depuis deux ans. Il fait partie du groupe les Gentils Virus http://gentilsvirus.org/ qui veut "donner aux gens le virus de la démocratie" considérant que "nous ne sommes pas dans une vraie démocratie" mais "dans une oligarchie" parce que "nous ne pouvons élire que des maîtres qui décideront tout à notre place", situation qui est cause de notre sentiment d'impuissance et qui est grandement responsable, entre autres, du chômage, des guerres, de la catastrophe écologique. Le jeune homme explique qu'"il faut arrêter de penser que l'on ne peut rien faire". 
Justement pour agir, ce groupe milite pour une assemblée constituante démocratique (tirée au sort) en lien avec le groupe "Le message" http://www.le-message.org/, pour le référendum d'initiative populaire en lien avec le mouvement article3.fr qui souhaite faire modifier cet article de la Constitution ("La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum") afin d'y introduire la notion de référendum d'initiative citoyenne. 
Ces ateliers constituants ont été lancés par Etienne Chouard pour inciter les citoyens à se réapproprier le pouvoir, réfléchir à ses règles. Benoît estime que ce travail, accessible à tous, permettra d'être prêt à exercer la démocratie lorsqu'il y aura un changement de régime plus respectueux du pouvoir du peuple qui évitera les abus de pouvoir, la professionnalisation de la politique, le cumul des mandats...

Une gratiféria était tenue par l'association Colibris : chacun pouvait emporter gratuitement les objets, vêtements... présentés et déposés par d'autres.
 
Un stand informait sur les compteurs linky
sur l'action "Familles à énergie positive" 

On n'en oubliait pas de faire de la musique et de danser
ou de jouer
ou de goûter à la bonne franquette sur l'herbe.
Tandis que l'on exposait des toupies en bois volantes, 
que l'on fabriquait des tee-shirts avec impression libre
on proposait un atelier créatif à partir d'objets de récupération
ou un atelier pour fabriquer soi-même son dentifrice et étaient proposés des produits d'entretien ou cosmétiques artisanaux.

Pour la suite, les fondateurs de CéLA envisagent de toucher d'autres publics. Si ce festival aura rassemblé une majorité de bénévoles et de sympathisants, Bastien estime qu'il faut aller plus loin. L'association, sur le modèle de ce qu'il a observé à Orléans d'où il vient, pense lancer des "Parking day" : quelques adhérents s'installeraient un jour d'affluence sur un parking afin de créer un effet de surprise, de décalage auprès des automobilistes et d'instaurer un dialogue en présentant des alternatives. Les membres de CéLA réfléchissent aussi à lancer des sweatshop ("ateliers de misère") en pleine ville : une dizaine de personnes déguisées en ouvrières chinoises s'installeraient avec des machines à coudre et fabriqueraient des tee-shirts pendant 24h-48h pour alerter sur ce qu'engendrent nos modes de consommation. Par ces actions, l'idée est d'éviter de s'installer dans une "zone de confort", de rester dans un entre-soi qui ne fait pas beaucoup avancer les choses. Des idées novatrices dans le monde du militantisme que l'on a hâte de voir se réaliser. En attendant, ce festival était surtout l'occasion de créer du lien entre les bénévoles, les simples visiteurs. Il laissait place à la spontanéité dans l'esprit même de ses fondateurs qui ont voulu laisser les adhérents décider du déroulement du festival, même si une organisation générale était prévue. Ainsi, des conférences n'ont pas été maintenues coûte que coûte si le public n'était pas au rendez-vous, remplacées pas des rencontres et discussions informelles riches de débats.

Retrouvez toute l'actualité de l'association sur  :  

Texte et photos : Laura Sansot

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