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28/04/2016

4ème NUIT DEBOUT A PERIGUEUX

Le 26 avril, Périgueux se réunissait pour sa 4è nuit Debout. La première avait eu lieu au soir de la grande journée de manifestation pour le retrait de la Loi Travail, le 31 mars, en même temps qu'elle était initiée Place de République à Paris. Si celles des 12 et 19 avril ont rassemblé 100 à 200 personnes, celle du 26 avril a vu ses rangs plus clairsemés, sûrement à cause d'un temps particulièrement maussade voire pluvieux. Malgré tout, une soixantaine de personnes avaient fait le déplacement et il y avait même des petits nouveaux : des militants de longue date ou à l'inverse peu habitués des rassemblements, des syndicalistes ou non, des jeunes et des moins jeunes, travailleurs indépendants, étudiants, chômeurs, artistes, retraités, fonctionnaires et mêmes des enfants dont une petite fille qui s'est exprimée. Bref, une grande diversité d'individus mais tous animés de la volonté d'échanger pour changer la situation politique actuelle, comme l'explique d'ailleurs le Manifeste de Nuit Debout : "des assemblées se forment où les gens discutent et échangent. Chacun se réapproprie la parole et l'espace public" qui évoque aussi des "personnes de tous horizons repren[ant) possession de la réflexion sur l'avenir du monde". https://nuitdebout.fr/ C'est donc sur un espace public, d'abord place de l'ancien Hôtel de Ville pour les 2 premières Nuit Debout puis Place Francheville que le rassemblement s'est constitué.
 

Le 26 avril, les conditions climatiques ont incité le groupe à migrer sous le porche du théâtre.
Là, les prises de parole ont commencé rapidement, sans qu'un leader n'émerge : chacun intervenait en faisant appel aux gestes utilisés lors des débats et assemblées générales populaires, empruntés aux Indignés espagnols, et préalablement répétés, révélant un souci réel d'organisation de ce mouvement. Ces codes gestuels pouvaient être les deux mains en l'air pour signifier une approbation, tournées vers le bas pour un sentiment inverse, les bras croisés en l'air pour une opposition ou une proposition, les mains en l'air qui moulinent pour signifier que la prise de parole est du déjà dit ou est trop longue...
Un temps relativement important a d'ailleurs été passé à discuter de l'organisation. Un médiateur et une personne chargée de veiller à l'équilibre du temps de parole de chacun se sont proposés. Un débat a été lancé sur le fait de délocaliser la Nuit Debout dans les quartiers périphériques, comme cela se fait dans d'autres villes en France. Celui de Saltgourde était tout désigné puisque un comité de défense s'est constitué il y aura 2 ans en juin pour éviter la démolition d'un immeuble de ce quartier, soit 220 logements sociaux. D'ailleurs, son actualité a été donnée par l'un des porte-parole du comité qui se réunissait à 18h. Des actions étaient prévues comme le rassemblement devant le Conseil Municipal de Périgueux vendredi 29 avril, à 17h pour "faire du bruit" afin de "rappeler un projet injuste et sans concertation". http://saltgourde.blogspot.fr/ Il était aussi envisagé de faire un barbecue solidaire en juin pour fêter les deux ans de lutte.
Si le nombre insuffisant de personnes a empêché de reprendre les commissions mises en place lors de la dernière Nuit Debout sur des sujets aussi divers que l'énergie, le logement, la Constitution, l'anti-sexisme, la décroissance volontaire, le travail, l'éducation participative...,
il a encouragé le groupe à débattre ensemble de l'organisation de la journée de manifestations de jeudi 28 avril dont la réussite conditionnait la suite du mouvement. 
Il était important que la manifestation soit plus festive par des slogans plus affûtés, des musiques choisies et non imposées par quelques-uns. Tout un débat a eu lieu sur la manière de mobiliser un maximum d'individus et notamment les lycéens, sur des actions symboliques qui s'ajouteraient à une simple marche dans les rues et sur la question du rapport de force nécessaire ou non pour les réaliser mais aussi sur les relations avec les syndicats. Pour amener du grain à moudre, des actions réalisées dans d'autres villes ont été évoquées : les pique-niques dans les supermarchés, l'occupation de banques. Des nouvelles ont été données des intermittents en lutte occupant des théâtres comme celui de Bordeaux et la question s'est posée d'un éventuel soutien. L'organisation du 1er mai a été posée mais vite tranchée, le groupe considérant qu'il était préférable de procéder par étape et de travailler à celle du 28 avril dans un premier temps.
Puis, il s'est scindé en deux, l'un préparant des banderoles et l'autre confectionnant des boulettes renfermant des graines enveloppées de terre et d'argile. L'objectif était de les lancer dans les jours suivants (comme cela a été fait le jour de la manifestation du 28 avril) sur les espaces verts de la ville non utilisés par les services de la mairie pour favoriser la biodiversité au sein même de l'espace urbain et de se réapproprier l'espace public. Lors de ces initiatives, il s'agit aussi d'agir pour préserver le sol que l'agriculture conventionnelle détruit avec l'utilisation de pesticides, par exemple. L'atelier était animé par Oca : il a expliqué que ce mouvement de guérilla jardinière s'était développé dans les années 70 aux Etats-Unis et existait en France depuis une dizaine d'années. La technique employée pour réaliser ces boulettes était inspirée de celle d'un agriculteur japonais, Masanobu Fukuoka. La tentative a été faite Place de la République à Paris de faire des plantations, accompagnées du slogan tout trouvé "sous les pavés, le potager" mais, dès le lendemain, les services de propreté et la police sont venus retirer tout le travail réaliser. Pour voir les images, c'est sur ce lien : http://guerilla-gardening-france.fr/wordpress/articles/
Le groupe s'est donné rendez-vous pour une déambulation dans la ville dès 9h pour mobiliser un maximum de monde lors de la manifestation de 10h30 à Périgueux puis pour une prochaine Nuit Debout dans le quartier de Saltgourde le 3 mai prochain.

Retrouvez toute l'actualité de Nuit Debout Périgueux sur facebook : https://www.facebook.com/NuitDeboutPerigueux/?ref=ts&fref=ts
Texte et photos : Laura Sansot

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