Le 23 janvier 2016 avait
lieu l'ouverture de la salle culturelle de Nantheuil, le Nantholia. Après l'inauguration officielle dans l'après-midi, en présence de nombreux élus http://www.sudouest.fr/2016/01/27/le-nantholia-inaugure-2255080-1964.php, un premier
spectacle était proposé le soir, vers 19h, horaire prévu pour s'adapter aux
familles.
Avant de laisser place aux artistes, le maire, Paul Canler, s'est réjoui de voir la salle comble (environ 200 personnes) . En effet, une file d'attente s'était constituée à l'entrée et il valait mieux avoir réservé. Cette salle culturelle se veut aussi, a rappelé le premier représentant de la commune, une salle polyvalente susceptible d'accueillir des repas familiaux ou autres, grâce à ses fauteuils rétractables.
Un premier projet a été initié en
2012 à destination de deux communes, Thiviers et Nantheuil mais n'a
pas vu le jour. Un projet communautaire (communauté de communes du pays thibérien) a été réfléchi
pendant un an pour ne pas aboutir et c'est finalement le conseil municipal qui a repris le projet à
Nantheuil. Le financement est venu par ordre d'importance : de la commune (le plus gros financeur avec 317 160 euros), du Conseil Départemental, de l'Etat, de la Région, dans une moindre mesure de la réserve parlementaire de Bernard Cazeau et du syndicat départemental d'énergie. Fait assez rare, la construction a été l'objet de 2/3
de subventions. Le projet a coûté 925 000 euros dont 72 000 pour
les seuls gradins.
Jean Rouchaud, premier adjoint à la culture de la commune et président de l'association CANOPEE (Culture à Nantheuil Objectif Périgord Evènement) a ensuite pris la parole. Le choix
de la gratuité pour la soirée a été délibéré, même si une boîte à l'entrée
invitait le public à la générosité afin de financer de prochains
spectacles. On imagine que l'idée était d'initier un lien entre un
maximum de spectateurs et une nouvelle programmation culturelle en
milieu rural. Pour animer ce lieu, Canopée a été créée par la mairie
dans le but de favoriser l'insertion sociale et culturelle de la population par des découvertes
artistiques dans le Nord de la Dordogne qui souffre d'un déficit dans ce domaine, grâce aux bénévoles sans
lesquels un lieu comme celui-ci ne pourrait pas exister. Il
s'agissait aussi d'encourager les projets artistiques en cours de
création par la proposition de résidences mais aussi la rencontre
entre les artistes et la population, comme l'a illustré la première résidence avec le collectif AOC qui a remercié pour l'accueil chaleureux et les repas plantureux des habitants.
de gauche à droite : Anne-Marie Gros, Jean Rouchaud, Paul Canler
L'Agence culturelle
départementale, qui est un "outil du Conseil Départemental pour
porter sa politique en milieu rural au plus près des gens", a
rappelé la responsable du spectacle vivant, Anne-Marie Gros, a accompagné le projet depuis le début,
par l'intermédiaire de son directeur technique. L'Agora de Boulzac a
apporté sa contribution à la programmation culturelle de cette salle qui a
fait son entrée dans le réseau de diffusion en milieu rural,
Réseaunance(s), un réseau de partenaires solidaires dans la diffusion du spectacle vivant, composé de 4 centres culturels (Terrasson, Saint Astier, Ribérac, Montignac), 3 associations intercommunales du Bugue, Excideuil et Vélines et la communauté de communes de Lanouaille. Ainsi, le Nantholia va participer à une dynamique
départementale en ce qui concerne l'animation, la diffusion et la
création artistique.
Frédéric Durnerin, directeur de l'Agora,
s'est exprimé évoquant le début d'un chemin avec l'association
Réseaunance(s), avec ce spectacle de cirque contemporain qui allait
marquer les débuts de cette salle. Un soutien financier va être
apporté, grâce à une convention. Cependant, au-delà de la
question budgétaire, c'est "une certaine idée de la culture en
milieu rural" qui est défendue. Pour le responsable culturel, c'est
"un message fort que d'ouvrir un théâtre" actuellement, félicitant à ce propos le maire. Pour lui, ce qui importe, c'est "ce qui va se
jouer à l'intérieur de ce lieu, une certaine idée du fait culturel
dans un contexte post-11 janvier".
de gauche à droite : Aurélie Chauffier, Frédéric Durnerin et Anne-Marie Gros
La programmatrice du lieu et
secrétaire de l'association, Aurélie Chauffier, a remercié à son
tour les bénévoles qui ont rendu possible ce projet, l'Agence et
l'Agora sans lesquelles la programmation d'une telle compagnie
n'aurait pas été envisageable, l'investissement de ces artistes mais aussi par les écoles, l'Office
Artistique de la Région Aquitaine, l'intercommunalité, la mairie,
le Conseil Départemental et le Crédit Agricole, un des partenaires
sur la saison artistique résolument tout public. Elle a d'ailleurs
annoncé le prochain spectacle, le 11 février, par le compagnie
Volubilis, venue de Poitou-Charentes, espérant un public aussi
nombreux que ce soir-là.
Une fois ces présentations et remerciements faits, le spectacle pouvait commencer. C'est le collectif AOC qui avait été choisi pour inaugurer artistiquement le lieu et ce n'était pas un hasard. Les membres de cette compagnie des Artistes d'Origine Circasienne se sont rencontrés sur les bancs ou plutôt sur la piste du prestigieux Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne, dans le cadre de la 11è promotion de cette école, donnant lieu à un spectacle de fin d'études en 1999, "Vita Nova". Ils ont rapidement fait le choix de créer leur propre compagnie pour défendre leurs choix artistiques et l'idée d'un cirque très marqué par le mouvement, la danse et la musique, comme les spectateurs ont pu le mesurer pendant le spectacle donné ce soir-là. Depuis 15 ans, le collectif chemine, semblant être en recherche perpétuelle de formes nouvelles tant au niveau du contenu de son art que de la manière de l'exercer, alliée à des collaborations multiples, un foisonnement de spectacles et de projets. Depuis 2012, les circassiens se sont installés en Aquitaine et précisément à Boulazac, Pôle National des Arts du Cirque en Aquitaine, où se trouve leur siège social, même s'ils "vadrouillent" (Les vadrouilles est le nom d'un de leurs spectacles) partout en France et dans le monde! Il est, en effet, important pour eux de s'ancrer dans un territoire, "de [s']enraciner quelque part et de parcourir un territoire pour faire résonner [leurs] propositions" http://collectifaoc.com/collectif-aoc/territoire/ Leur participation à cette ouverture de centre culturel va dans ce sens. En 2005, ils ont fait l'acquisition d'un chapiteau pour travailler avec plus d'autonomie et en circulaire, dans un rapport plus direct avec le public. Leurs prestations antérieures dans les théâtres produisaient un rapport plus frontal.
Dans une atmosphère plus feutrée, sous le regard de ses compagnons de scène, Marlène Rubinelli-Giordano se balançait au trapèze, dans un épisode presque langoureux avec son agrès.
Puis, le collectif se formait pour des acrobaties à main nue presque dansées et donnait lieu à des portés de 3 circassiens, nombre au-delà duquel la trapéziste aurait pu entrer en scène et se balancer sur les grilles des projecteurs! Dans un autre numéro, un jeune homme (encore élève du CNAC de Châlons-en-Champagne) se voyait revêtir une veste pour mieux se la faire enlever et finalement décider, dans un mouvement libérateur, de se mettre torse nu pour endosser la peau d'un exceptionnel contorsionniste qui dévoilait l'incroyable souplesse de son corps.
Chaussée de patins à roulette, Sandrine Ricard installait des quilles tout autour de la scène puis Marlène Rubinelli-Giordano se livrait à des lancers de couteaux sur des panneaux que deux autres circassiens faisaient rouler et alterner devant elle.
A nouveau le groupe se reformait pour des jongleries avec des quilles donnant l'impression d'un véritable ballet.
On retrouvait Marlène Rubinelli-Giordano dans un travail dans une cage avec deux autres circassiens pour l'accompagner.
Avant que les artistes ne viennent saluer la salle, un dernier numéro laissait Guillaume Amaro démontrer sa force à escalader un mât tandis que ces acolytes, regroupés dans l'ombre sur une table, l'observaient.
Une fois ces présentations et remerciements faits, le spectacle pouvait commencer. C'est le collectif AOC qui avait été choisi pour inaugurer artistiquement le lieu et ce n'était pas un hasard. Les membres de cette compagnie des Artistes d'Origine Circasienne se sont rencontrés sur les bancs ou plutôt sur la piste du prestigieux Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne, dans le cadre de la 11è promotion de cette école, donnant lieu à un spectacle de fin d'études en 1999, "Vita Nova". Ils ont rapidement fait le choix de créer leur propre compagnie pour défendre leurs choix artistiques et l'idée d'un cirque très marqué par le mouvement, la danse et la musique, comme les spectateurs ont pu le mesurer pendant le spectacle donné ce soir-là. Depuis 15 ans, le collectif chemine, semblant être en recherche perpétuelle de formes nouvelles tant au niveau du contenu de son art que de la manière de l'exercer, alliée à des collaborations multiples, un foisonnement de spectacles et de projets. Depuis 2012, les circassiens se sont installés en Aquitaine et précisément à Boulazac, Pôle National des Arts du Cirque en Aquitaine, où se trouve leur siège social, même s'ils "vadrouillent" (Les vadrouilles est le nom d'un de leurs spectacles) partout en France et dans le monde! Il est, en effet, important pour eux de s'ancrer dans un territoire, "de [s']enraciner quelque part et de parcourir un territoire pour faire résonner [leurs] propositions" http://collectifaoc.com/collectif-aoc/territoire/ Leur participation à cette ouverture de centre culturel va dans ce sens. En 2005, ils ont fait l'acquisition d'un chapiteau pour travailler avec plus d'autonomie et en circulaire, dans un rapport plus direct avec le public. Leurs prestations antérieures dans les théâtres produisaient un rapport plus frontal.
photo extraite de : http://www.agora-boulazac.fr/le-projet/aoc-fin-plaquette/
Copyright : Géraldine Aresteanu
Ce soir-là, il fallait bien faire honneur à la salle et le chapiteau était resté à la maison! La commande n'était pas des plus faciles pour le collectif puisque le spectacle "Jeux de piste" a été monté en 5 jours dans cette résidence de Nantheuil dont les artistes ont remercié l'accueil chaleureux et les repas plantureux. Une proposition inédite pour l'inauguration d'un nouveau lieu en milieu rural. A cela, s'ajoutait la hauteur de plafond bien plus réduite que sous le chapiteau. Il fallait donc s'adapter aux contraintes de l'espace. Les spectateurs qui ne connaissaient pas ce collectif ont pu observer un panel des différents talents grâce aux numéros mettant en valeur chacun des membres pour mieux les retrouver dans des travaux collectifs. Deux des fondateurs de la compagnie étaient à l'oeuvre ainsi que 4 autres collaborateurs. Gaëtan Lévêque, trampoliniste, s'est livré avec son acolyte à des figures autour de la toile, le second semblant cantonné à des sauts volontairement maladroits pour finalement s'installer sur le matelas. Le premier adoptait alors une attitude nonchalante, se laissant tomber et se relever comme par magie, comme renaissant de ses cendres puis rebondissant de façon vigoureuse jusqu'au niveau des projecteurs, comme s'il se trouvait animé d'une soudaine énergie débordante.Copyright : Géraldine Aresteanu
Dans une atmosphère plus feutrée, sous le regard de ses compagnons de scène, Marlène Rubinelli-Giordano se balançait au trapèze, dans un épisode presque langoureux avec son agrès.
Puis, le collectif se formait pour des acrobaties à main nue presque dansées et donnait lieu à des portés de 3 circassiens, nombre au-delà duquel la trapéziste aurait pu entrer en scène et se balancer sur les grilles des projecteurs! Dans un autre numéro, un jeune homme (encore élève du CNAC de Châlons-en-Champagne) se voyait revêtir une veste pour mieux se la faire enlever et finalement décider, dans un mouvement libérateur, de se mettre torse nu pour endosser la peau d'un exceptionnel contorsionniste qui dévoilait l'incroyable souplesse de son corps.
Chaussée de patins à roulette, Sandrine Ricard installait des quilles tout autour de la scène puis Marlène Rubinelli-Giordano se livrait à des lancers de couteaux sur des panneaux que deux autres circassiens faisaient rouler et alterner devant elle.
A nouveau le groupe se reformait pour des jongleries avec des quilles donnant l'impression d'un véritable ballet.
On retrouvait Marlène Rubinelli-Giordano dans un travail dans une cage avec deux autres circassiens pour l'accompagner.
Avant que les artistes ne viennent saluer la salle, un dernier numéro laissait Guillaume Amaro démontrer sa force à escalader un mât tandis que ces acolytes, regroupés dans l'ombre sur une table, l'observaient.
En l'espace d'une petite heure, cette compagnie a donné un aperçu du travail qu'il réalise, de sa manière d'envisager la mise en scène alternant exercices individuels et collectifs, performances physiques (donnant vraiment le sentiment d'être face à des athlètes) et travail chorégraphique. Cette touche plus artistique provient probablement d'une volonté initiale de mêler le cirque à la danse mais aussi du long compagnonnage des circassiens avec des chorégraphes pour monter les spectacles qui les ont fait connaître : "La syncope du 7" (avec la chorégraphe Fatou Traoré), "Un dernier pour la route" (Harold Henning), "Question de directions" (Rebecca Murgi), "Autochtone" et "Mâalam" (Karin Vyncke). Pour ce spectacle, le collectif s'est lui-même mis en scène et c'est Gaëtan qui a pris les manettes. D'ailleurs, les 3 co-dirigeants, Marlène, Gaëtan et Chloé, investissent de plus en plus ce travail. Chloé Duvauchel, une des fondatrice du collectif, est à l'initiative de projets pédagogiques en direction des publics scolaires, notamment ce spectacle collaboratif "Quel cirque?!" qui sera créé au printemps 2016. Gaëtan Lévêque, de son côté, va créer cette année un trio acrobatique et musical "Foi 2.0" qui sera présenté à Mimos 2016, nous-a-t-il confié. Il va mettre aussi en scène le spectacle de sortie de la promotion 2016 (28è) du CNAC, à l'automne 2016. Cette année, Marlène Rubinelli-Giordano met en scène la promotion sortante des Codarts-Rotterdam et travaille à la prochaine proposition collective d'AOC qui sera présentée en 2018. Enfin, si le cirque et la danse sont liés dans cette compagnie, la musique joue un rôle très important, le collectif ayant à coeur de mêler les styles musicaux. On y a entendu ce soir-là la musique du film Paris Texas, du jazz avec John Zorn pour accompagner les portés, un chant traditionnel grec, des musiques de Bachar-Mar-Khalifé pour les numéros au trampoline.
On reverra donc en 2016 ce collectif en Dordogne avec les créations "Quel cirque?!" pour les plus jeunes et "Foi 2.0" pour les plus grands.
Pour plus d'information, voici le lien du site Internet tout neuf que le collectif a mis en ligne cette semaine : http://collectifaoc.com/
Pour plus d'information, voici le lien du site Internet tout neuf que le collectif a mis en ligne cette semaine : http://collectifaoc.com/
Texte et photos : Laura Sansot
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