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29/11/2015

CHAINE HUMAINE EN FAVEUR DU CLIMAT A PERIGUEUX

Afin de peser sur les négociations qui se tiendront du 29 novembre au 11 décembre dans le cadre de la COP21, 21è conférence des parties sur le changement climatique au Bourget, les membres de la société civile ont choisi d'organiser des marches dans toute la France le week-end précédant son ouverture. Or, le gouvernement a décidé, du fait de l'état d'urgence et de la venue de 147 chefs d'Etat, que ces marches seraient interdites.
photo extraite de : https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_de_Paris_de_2015_sur_le_climat
http://www.cop21.gouv.fr/
Pourtant, les militants ont manifesté leur volonté de contourner l'interdiction par différentes actions afin de se faire entendre. A Périgueux, le collectif Climat 24 avait décidé de se rassembler devant le Palais de Justice et d'entamer une chaîne humaine.

A Bergerac, c'était un après-midi festif dans un café pour un "café débat, conte, musique et blabla improvisé" qui était proposé.

Hélène Elouard du Collectif Climat 24 et d'Attac  a considéré cette mesure d'interdiction "inadmissible alors que les manifestations sportives et commerciales en faveur des multinationales étaient autorisées". La manifestation projetée était "pacifiste et a[vait] pour objectif de permettre à chaque citoyen de s'exprimer par rapport aux exigences de la COP21". Certes, les rassemblements pour les victimes des attentats étaient autorisés, ce qui lui semblait légitime, mais il ne fallait "pas oublier les victimes climatiques", situation qui allait devenir une urgence. Pour elle, cette interdiction était "une atteinte à la liberté d'expression". N'étaient "pas admissibles non plus les perquisitions administratives" comme celles qui ont eu lieu en Dordogne ces derniers jours.
Quant à Francis Cortez, d'Europe Ecologie les Verts, du Collectif Climat 24 mais aussi président d'Espace Vie Nature, il s'est joint à cette décision collective de se rassembler pour faire pression sur la COP21. Il s'agit d'imposer des mesures contraignantes afin de ne pas dépasser les 2°C au niveau de la planète. Les actions peuvent être multiples pour éviter ce réchauffement. Or, Macron a imposé des cars qui vont faire concurrence au train, on soutient l'agriculture intensive qui augmente les gaz à effet de serre, on annule l'eco-taxe, le Conseil départemental défend l'autoroute 21...Au contraire, il faudrait des trains efficaces, une ligne électrifiée dont l'électricité pourrait provenir pas uniquement des centrales nucléaires mais aussi des énergies renouvelables : solaire, photovoltaïque, méthanisation...Ces énergies pourraient être utilisées dans les HLM, par exemple, pour favoriser l'isolation et diminuer le coût énergétique dont les locataires profiteraient aussi. Les actions à entreprendre sont donc nombreuses.
 photo extraite de : http://aquitaine.eelv.fr/tag/dordogne-claude/
Ce militant s'est dit aussi surpris de cette "interdiction de manifester alors que l'on défend le climat" et "à côté de cela, on autorise des activités commerciales : est-ce qu'il n'y a pas une volonté politique de ne pas plaire aux écologistes? On sait que se tient le Salon du chocolat, les 10 kms du canal ce week-end. Je ne dis pas qu''il ne faut pas les autoriser mais dans ce cas, pourquoi interdire la marche?" Il estime qu'il serait bien d'"organiser un évènement après la clôture de la COP21" pour pousser les négociateurs à aller plus loin. Il conclut sur un point auquel il tient particulièrement : "on veut vivre dans le plaisir, dans la gaieté en changeant de système". D'ailleurs, c'est l'un des slogans qui ont été entendus rue Taillefer
lors de la marche qui s'est ébranlée depuis le Palais de Justice











 en passant par la place Bugeaud,
le marché,
pour arriver place de l'ancienne mairie où les militants, autour de 80-100 personnes, se sont rassemblés. Une ronde s'est constituée























et l'on a entendu des phrases comme "Urgence planète, urgence sociale", "les enfants comptent sur nous, on ne lâche rien", "Urgence climatique".


 
Franck Merlin-Anglade, le président de la LDH de Dordogne, était présent aussi lors de cette chaîne humaine. Interrogé sur les interdictions de manifestations, il a estimé qu'elles n'étaient "pas cohérentes voire liberticides. On interdit des manifestations militantes de ce type qui ne sont pas attentatoires à la sécurité publique. On n'est pas violent, on sait se canaliser. En même temps, on n'interdit pas les grandes manifestations sportives et culturelles. Il y a deux poids, deux mesures, ce n'est pas cohérent". Il poursuit  : "C'est une forme de contrôle sur les citoyens alors que ce contrôle ne s'exerce pas sur le consommateur".
Pour lui, la défense des droits et libertés est liée à la lutte en faveur du climat. Il évoque la perte de liberté quand des êtres humains ne peuvent plus vivre chez eux car la banquise fond, les eaux envahissent la terre, la forêt disparaît comme chez les Indiens d'Amazonie ou la sécheresse gagne. "C'est légitime de dire : nous sommes avec vous".
Mis au courant par le monde associatif des perquisitions administratives notamment chez des maraîchers bio à Lusignac (24), il trouve "étonnant qu'un militant écologiste soit perquisitionné alors que l'activité écologique militante n'est pas liée à l'urgence terroriste du moment". Franck Merlin-Anglade estime que "l'Etat profite de ces évènements pour perquisitionner à tout va et pas uniquement en Dordogne. Il y a sans doute des perquisitions légitimes mais d'autres dont on peut interroger la légitimité" notamment chez des "militants dont des anarchistes qui défendent la liberté d'expression". Il ne faut pas laisser la  porte ouverte aux "abus de la République".
A Paris, la marche interdite en faveur du climat a suscité une chaîne humaine de plus de 10 000 personnes.
https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/10-000-personnes-forment-une-chaine-humaine-sur-le-parcours-de-la-marche

Texte et  photos : Laura Sansot

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