Le week-end des 5 et 6 septembre, pour la 2è édition, la municipalité
de Trélissac proposait une manifestation "35h de création" visant à promouvoir
l'artothèque et un certain nombre d'associations culturelles de la ville
(reliure, calligraphie, trompe l'oeil, club théâtre des Pendards...).
Les Pendards
En effet, lors de la présentation au Foyer socio-culturel, le maire, Francis Colbac, accompagné de l'élue à la culture, Véronique Bounet, a insisté sur le choix de faire vivre la culture à travers les associations et donc grâce aux habitants.
La
responsable et fondatrice de l'artothèque a proposé cette année un défi
aux artistes pour fédérer leurs talents et énergies : à eux de créer, devant le public, en direct, une oeuvre, pendant
les 2 jours qui leur étaient impartis, à partir du thème "le vide et le
plein" en expliquant
: "parce que l'Art est aussi fait par "l'Autre", il faut créer les
circonstances pour qu'il s'épanouisse et produise ces expériences qui
intensifient les moments de vie".
Une vingtaine d'artistes de Dordogne ont joué le jeu.
A la fin du week-end, trois d'entre eux devaient être désignés comme lauréats par le public, invité à voter "non pour émettre un jugement" mais pour signifier, selon Katy Romero, "une interaction entre le public et les artistes". La manifestation était mise en lumière par Véro et Didou dont on aperçoit les lumières ci-dessous :
http://vero-didou.wix.com/luminaire-meuble
http://vero-didou.wix.com/luminaire-meuble
et mise en musique par Samba Garage au moment de l'apéritif et vers 15h.
Katy
Romero a rappelé que l'artothèque avait déjà 3 ans d'existence et
remercié la fidélité d'un certain nombre d'artistes présents depuis le
début. Si les oeuvres se renouvellent chaque année, le nombre de
créateurs augmente. 215 oeuvres pourront être empruntées cette année et
70 artistes participent à l'aventure dont douze petits nouveaux! Dans une
région où les artistes se sont manifestés très précocément (on pense à
Lascaux), le projet culturel est élaboré autour d'une thématique
générale : "le trait, le geste, la trace". Chaque année, la première
exposition de septembre permet de présenter le fonds dans le hall et à
l'étage de cette structure unique en Dordogne. Elle débutera cette année
le 14 septembre. Les autres expositions de l'année (environ 6 par an)
sont proposées à partir de thèmes variés : l'Espace, la Lumière, le
Design, Couleurs et sens, Double je, Ecran noir pour nuits blanches...qui permettent de fédérer les
artistes.
Cette
année, Katy Romero prévoit déjà des expositions autour des "opposés"
où la face cachée, le côté obscur seront explorés ou bien "Hommage à cet
inconnu qui m'inspire" considérant que chacun de nous est inspiré par
quelqu'un et qu'il est intéressant de donner de l'espace aux créateurs
pour l'exprimer.
L'artothèque est "un outil culturel permettant d’offrir une rencontre privilégiée et directe
entre une œuvre d’art et des individus, étayée par un travail de
médiation". Elle propose aux particuliers, établissements scolaires,
associations, entreprises, collectivités d'emprunter des oeuvres d'art
contemporain à des conditions très avantageuses (http://www.ville-trelissac.fr/services/arto.html). On y trouve les oeuvres de peintres, photographes, graveurs, plasticiens.
Quelques-uns
avaient pu faire le déplacement pour ce week-end original. Les peintres
n'étaient pas très nombreux, a observé Katy Romero, évoquant leur
pudeur à créer devant le public.
Nous sommes allés à la rencontre de Brigitte Sénéchaud qui propose des oeuvres à l'artothèque depuis sa création.
Si
son mode d'expression est habituellement le collage qu'elle exerce
depuis 1999, avec pour support depuis trois ans les disques de vinyles,
c'est dans un tout autre registre qu'elle a choisi de travailler pour
ces deux jours. Ayant découvert une casse d'imprimerie où sa fille
rangeait ses flacons, elle l'a empruntée pour renouer avec un thème sur
lequel elle avait déjà travaillé : celui des migrants. Elle a voulu
remplir les casses de petits personnages en papier symbolisant les 2000
morts de Méditerranée. Malheureusement, elle n'aura pu en poser que 500,
les autres restant dans une boîte, elle-même limitée par le temps
puisque ne pouvant en réaliser que 100 à l'heure! Une manière de montrer
aussi ce que chaque être humain représente : le vide de la mort et le
plein de tous ces individus à la recherche d'une avenir meilleur.
Samedi
Dimanche
A coté de ce travail, Catherine Libmann réalisait
une oeuvre qui contrastait avec ses productions habituelles exigeant
parfois des centaines d'heures de travail puisqu'elle est licière,
plasticienne de la fibre.
Loin
de ses tapisseries dont deux d'entre elles étaient présentes à la
médiathèque durant la saison dernière ("Reflet d'herbe" et "Bruissement
de feuilles") et qui supposent une grande maîtrise technique, elle
proposait une oeuvre plus spontanée, composée des "restes de jardin" : physallis et artichauts séchés.
Samedi
Dimanche
Pour elle, il s'agissait de "composer un espace avec les riens du moment" qui le sont pour certains et pas pour d'autres, expliquait-t-elle. " "A chacun l'appréhension de ce qui est important ou pas".
Elle considérait ce temps de création comme une occasion de faire des
tentatives en acceptant de se tromper, sans craindre le jugement du
public, en se laissant porter par les conditions du lieu (des portes
ouvertes, des spectateurs qui envahissent son espace) et laissant
émerger la surprise que peuvent produire le jeu avec la matière et les
entrelacs, en sachant être à l'écoute et disponible.
Plus loin, Grania Scott
travaillait la dorure à la feuille d'or. Formée aux Beaux-Arts à
Londres, cette Anglaise est installée depuis 2007 à Périgueux. Elle est
doreuse et restauratrice de cadres. Elle est aussi peintre et 4 de ses
dessins participent au fonds de l'artothèque.
Pendant ce week-end, elle travaillait des souches de bois, du silex en recouvrant ces matières d'une miction à dorer avant de pouvoir poser, après plusieurs heures, les feuilles d'or. Elle s'intéresse particulièrement aux volumes, aux masses pleines mais aussi aux creux. Ce sont les vides qui, selon elle, "parlent presque plus que les pleins". Bien qu'experte dans son domaine, elle se montre modeste expliquant la difficulté de poser une dorure sur des formes déjà très belles.
Pendant ce week-end, elle travaillait des souches de bois, du silex en recouvrant ces matières d'une miction à dorer avant de pouvoir poser, après plusieurs heures, les feuilles d'or. Elle s'intéresse particulièrement aux volumes, aux masses pleines mais aussi aux creux. Ce sont les vides qui, selon elle, "parlent presque plus que les pleins". Bien qu'experte dans son domaine, elle se montre modeste expliquant la difficulté de poser une dorure sur des formes déjà très belles.
Dehors, était installé un autre artiste de Périgueux, Olivier Faye, un graphiste, graffeur qui tient une boutique et un atelier : Atelier Graaf4art. Il réalise ses lettrages dans la rue mais aussi sur support informatique. Son challenge à lui était plus important encore car il devait lutter contre une matière très mobile, celle de sa toile.
On y voir sa signature : WAR
Samedi
Dimanche
Yannick Bertrand dit Yo
est un plasticien qui travaille à partir des matériaux qu'il récupère,
réalisant des oeuvres exposées en plein air. Il reconnaissait avoir
interprété le thème du week-end de façon très "littéral". On y
voyait des télés pleines de ses créations puis de plus en plus vides, un
bébé vide et un landau plein, un squelette vide et lui l'artiste en
chair et en os plein, des boîtes en plexiglas de plus vides ou pleines,
selon le point de vue, des cadres emplis d'ours en peluche puis de moins
en moins, voire sortant du cadre.
Daphné Lambrechts,
quant à elle, s'est découvert une passion pour le carton en regardant
une émission télévisée sur les meubles en carton, il y a 10 ans. Elle s'est mise à
reproduire des objets dont elle avait les modèles et depuis 5 ans, elle
en a fait son métier. Une salle d'exposition est même en construction.
Katy
Romero l'a découverte en confectionnant l'exposition sur le carton.
Elle n'a pas encore d'oeuvre à la médiathèque mais elle a été la
première lauréate du week-end sélectionnée par le public.
Laurent Berthoumeyrou, sculpteur de métal, travaillant sur la récupération de matière est le 2è lauréat.
Il
a créé une sculpture en s'inspirant d'une des photos les plus célèbres
au monde, "Déjeuner en haut d'un gratte-ciel" datant du 29 septembre
1932, en, fait une publicité réalisée par un auteur inconnu, parfois
attribuée à Charles Clyde Ebbets pour le Rockfeller Center et donc mise
en scène.
Le vide est assez clairement représenté tandis que les ouvriers, probablement d'origine irlandaise, emplissent la photo.
Le 3è favori du public était Damien Nicot qui travaille le métal mais... nous ne l'avons pas rencontré.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire