INAUGURATION DE L'ATELIER VELO PARTICIPATIF A TRELISSAC

Le 28 mai après-midi, le collectif Vélorution Périgourdine, dont nous vous avons parlé dans un précédent article http://artpericite.blogspot.fr/2015/04/lanimateur-de-la-velo-ecole-de-bordeaux.html, inaugurait son atelier vélo participatif dans une ancienne fumisterie, une information très sérieuse malgré les apparences! En effet, une fumisterie était un atelier où travaillaient les fumistes dont le métier était d'installer ou de réparer les cheminées et appareils de chauffage.

Situé au 17, rue des jardins de Trélissac, en face de la maison de retraite, à proximité de la voie verte, il bénéficie d'un emplacement idéal pour accueillir les cyclistes qui souhaitent apprendre à réparer eux-mêmes leur vélo et devenir ainsi "vélautonome", à la différence du service proposé par un commerce conventionnel dont l'atelier Vélorution se distingue et dont il ne sera donc pas concurrent, comme tiennent à le souligner ses membres.

 

En effet, ouvert tous les samedis après-midi de 14h à 17h, il envisage de recevoir les usagers de la bicyclette afin de prodiguer des conseils voire de fournir des pièces pour la réparation, comme l'explique Arthur Tremel, diplômé d'un Certificat Qualification Professionnelle (CQP) Technicien Cycle, l'animateur de cet atelier épaulé de quelques membres du collectif.

Si toutes les entreprises de réparation de cycle doivent embaucher des salariés titulaires de ce diplôme afin d'offrir une prestation conforme à la règlementation et assurant la sécurité des clients, les ateliers vélo n'ont pas cette obligation. Les vélorutionnaires ont, de ce fait, été ravis d'accueillir dans leurs rangs il y a quelques mois les compétences de ce jeune homme qui a déjà une expérience professionnelle en la matière. En outre, il a été bénévole dans l'atelier vélo de la Bastille à Paris mais aussi l'atelier associatif de Toulon.

Les structures de ce type se développent en France, même si des pays comme les Pays-Bas et l'Allemagne sont plus en avance : on en comptait 6 en 2005 et 100 en 2014 dans le pays avec une prééminence dans les grandes villes https://www.heureux-cyclage.org/La-liste-des-Ateliers-Velo.html. Dans la majorité des cas, les ateliers s'appuient sur une association et accueillent toute personne qui paie sa cotisation annuelle, généralement 10 euros par an. Les usagers bénéficient alors des conseils et outils gratuits. Quant aux pièces, elles sont à prix libres, sauf quelques-unes spécifiques, les consommables, qui doivent être achetées dans le commerce. Toutefois, le prix est modique puisque le coût le plus important dans une réparation, comme l'indique Arthur, réside dans la main d'oeuvre. Il cite l'exemple des patins de frein qui, pour une utilisation quotidienne du vélo, doivent être changés tous les mois ou deux mois. Dans une boutique, le client doit débourser une vingtaine d'euros. S'il vient à l'atelier, il devra débourser 8 euros et simplement un peu de temps pour apprendre à réparer, sachant que l'apprentissage une fois acquis, le temps passé sera moindre. Venir à l'atelier permet donc de faire des économies et, ceci, dans un esprit d'entraide. Ce local est conçu comme devant créer du lien social, favoriser les échanges, les rencontres pour en faire un espace communautaire. Des valeurs écologiques animent aussi l'atelier.

Quelques-uns des slogans à accrocher aux rayons de la roue que les Vélorutionnaires distribuent volontiers 

     

D'abord parce qu'il défend l'utilisation du vélo comme mode de déplacement au quotidien et non pas seulement pour le loisir. Olivier Georgiadès, autre membre actif de la Vélorution, rappelle qu'une étude a récemment montré que 36% des déplacements de l'agglomération concernaient des trajets au sein même de la ville de Périgueux et que les 2/3 des trajets n'allaient pas au-delà de la 1ère couronne du Grand Périgueux. Or, on sait que le mode de déplacement idéal en-dessous de 10 kms reste le vélo. Le collectif a d'ailleurs établi une carte du temps de trajet en vélo en partant de la place Bugeaud de Périgueux, prouvant qu'en quelques minutes, on pouvait atteindre les extrémités de la ville. http://pxvelorution.over-blog.fr/2015/12/velorution-du-12-decembre-2015-un-grand-moment.html C'est donc une véritable réappropriation de l'espace urbain en faveur de laquelle les membres de la Vélorution militent. Ils se sont d'ailleurs fait récemment entendre auprès du maire de Périgueux au sujet du réaménagement de la place d'André Maurois où la circulation des vélos n'a pas été assez prise en compte, malgré l'existence de la loi LAURE.
http://pxvelorution.over-blog.fr/2016/03/velorution24-interpelle-la-municipalite-de-perigueux.html

Trois des militants actifs du collectif : Olivier Georgiadès, Laurent Pichot et ArthurTremel

Le souci de l'environnement et la lutte contre le gaspillage concernent les vélos eux-mêmes. Le collectif envisage de créer un partenariat avec les déchetteries pour pouvoir récupérer des vélos qui, démontés, permettront de récupérer des pièces détachées et favoriser ainsi le recyclage et le moindre coût des réparations. Visiblement, des élus souhaitent soutenir cette initiative puisque Bernadette Paul, maire de Razac, représentante de Jacques Auzou, maire de Boulazac et président de la communauté d'agglomération, avait fait le déplacement pour cette inauguration.

Olivier Georgiadès et Bernadette Paul

Une photo de groupe non représentative de toutes les personnes qui sont passées cet après-midi là !

 

Grâce à cette initiative, les membres du collectif ont accueilli de nouveaux venus et franchissent un pas de plus pour s'organiser prochainement en association.

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Texte et photos : Laura Sansot