BriKaBrak PREPARE SON FESTIVAL ANNUEL AU BUGUE

Avait lieu le samedi 21 mars, à la salle des fêtes de Fleurac, pas loin de Rouffignac, une soirée préparée par l'association  Point-Org.

Cette association organise le festival BriKaBrak qui a lieu tous les ans, créé au départ à l'initiative d'une jeune stagiaire en fin d'études. Elle propose aussi en cours d'année des Petits+ à destination des scolaires et du tout public comme cette soirée du 21 mars.
Cette année, la 12è édition du festival tout-public se tiendra les 23 et 24 mai.

Le festival existe depuis 2003, comme en rendait compte ce florilège d'affiches des années passées installé sur un mur de la salle des fêtes.

Alors que la semaine qui précède la Pentecôte, le festival accueille des scolaires en journée, le week-end suivant, petits et grands sont conviés pour des spectacles de théâtre, de cirque, ateliers, concerts, dans une ambiance très festive au Bugue!
A l'origine, lorsqu'elle a été fondée, au début des années 2000, l'association  avait pour but de promouvoir toute action artistique et donc de soutenir toute association oeuvrant dans ce sens. Au fur et à mesure, les membres ont décidé de faire eux-mêmes de la programmation artistique au milieu rural. Le festival, d'abord organisé autour d'une journée pour le public scolaire puis une autre pour le public familial, a élargi progressivement son offre. Aujourd'hui, 4 journées sont proposées aux scolaires et 2 journées pour le tout public. Brikabrak n'est donc pas un festival uniquement jeune public!

Des soirées comme celle du 21 mars ont été lancées il y a 2 ans. Il s'agissait à ce moment-là d'organiser une soirée de soutien et les artistes ont répondu présents en intervenant gracieusement. En outre, elle a initié l'esprit de ces moments partagés ensemble, comme l'explique un membre de l'association :  "proposer des spectacles qui n'ont pas de rapport entre eux pour titiller la curiosité du public (...). La curiosité doit être le vecteur". C'est la même volonté qui anime la programmation en direction des scolaires : "au-delà de la notion de beau, c'est surtout du spectacle vivant, des regards posés sur ce qu'est le monde qui incitent à une réflexion (...) Chaque personne sera sensible à une forme de spectacle particulière, source d'échange et de réflexion, les choses existent dans leurs différences (...). Quand on est curieux, on est presque sauvé!", conclut-il.
Comme annoncé sur le site http://festival-brikabrak.fr/saison-14-15/les-p-tits/tout-public, "la diversitude" était au rendez-vous et les disciplines se sont croisées. Entre les spectacles, une pause repas était proposée,  assurée par une bonne vingtaine de bénévoles, occasion de retrouvailles pour eux aussi. Au menu : épaule de veau farcie, salade, fromage et tarte!

Une centaine de personnes avait fait le déplacement pour découvrir ou redécouvrir les artistes invités.
En premier lieu, Laurent Rousseau, compositeur et instrumentiste qui, avec la Ligue des Utopistes non alignés, proposait le spectacle décalé et poétique autour des "Machines improbables à rentabilité limitée". Etaient donc présentées des machines aussi délirantes qu'enchanteresses comme un "tourne rien du tout" dont la seule mission est que "quand ça s'arrête, ben, ça fait du bien", un micro-ondes transformé en machine sonore

ou une machine à caresser les patates (voir ci-dessous) avec un superman recruté dans le public. On y découvrait notamment que les patates sont meilleures quand elles ont été caressées. L'inventeur poursuivait en interrogeant les spectateurs : que voit les yeux de la patate quand elle est dans une assiette? Non pas un être humain mais de la viande qui parle, rendant à sa fille la paternité de cette trouvaille.
Le site de l'artiste est aussi inventif que le spectacle : http://www.liguedesutopistes.fr/

Dans un autre registre, à la veille du 1er tour des élections départementales, Eve Nuzzo présentait un discours d'investiture qui, la langue fourchant à chaque mot, se transformait en véritable discours d'"invesTriture" où le public pouvait reconnaître la force de conviction que déploie tout homme politique, ses intonations et ses élans lyriques mais où le contenu importe finalement peu. La vacuité du discours politique y était tournée en dérision pour le plus grand plaisir des auditeurs.

Pour clôturer la soirée, le groupe Picotte, un trio acoustique composé de trois musiciens se produisait : Pierre Cherbero, Damien Meyer et Julien Dubois au chant, mélodica, à la guitare et à la contrebasse. 

Depuis le devant de la scène, ils ont progressivement migré dans la salle, se rapprochant de plus en plus du public..et du bar!

 

 

 

Le groupe a mélangé les genres entre jazz manouche et musique pop, chanson française, blues et swing. Dans une ambiance très festive entraînant le public à danser, les musiciens ont donné à entendre, entre autres, une reprise des hurlements de Léo par les VRP, Kiss de Prince, Bella Ciao, un Hymne au prêcheur...

De l'éclectisme mais toujours du spectacle vivant et proche des gens, un avant goût du festival qui se déroulera en mai pour mêler les arts et les faire découvrir aux petits et aux grands. 

En attendant, l'association Point-Org proposera le 14 avril au Bugue un spectacle musical "L'électro à la conquête de Wagner", pour faire apprécier aux plus réticents musique classique et électro tout à la fois!

Texte et photos : Laura Sansot