Une fois encore le Café Lib' nous a fait découvrir une
formation musicale déjantée, loin des concerts formatés. Le groupe nous
invitait à revisiter les standards de la chanson française de façon
humoristique et parfois tonitruante.
Les deux acolytes, Eric Dignac le chanteur et Philippe
Larrouy, le bassiste, l'un vidéaste et l'autre psychomotricien dans la vraie
vie, originaires de Bordeaux, se sont amusés à interpréter, à leur manière,
quelques chansons du répertoire de la variété et de la chanson française. Si le
chanteur nous a expliqué que "dans Electrogène, c'est l'orchestre qui
compte!", c'est surtout toute la panoplie vestimentaire des membres de
l'orchestre qui a fait sensation. Pas besoin de vestiaire dans ce spectacle, le
public avait droit, entre chaque chanson, à l'habillage et au déshabillage des
deux joyeux lurons, peu soucieux de dévoiler leurs corps... dans leur pleine
maturité. Et c'est d'ailleurs, ce qui primait puisque, comme l'a expliqué le
chanteur, "pas de besoin de décor mais des corps".
Voici quelques échantillons des costumes de scène des plus
seyants :
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"Marie-Jeanne"
de Joe Dassin |
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"Starmania"
de Balavoine |
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"Salade
de fruits" de Bourvil |
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"Big
bisous" de Carlos |
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La nuisette légère est encore revêtue sur un haut :
...mais cela ne saurait durer pour les interprétations de
"Roses blanches" de Berthe Sylva, "Où sont les
femmes?" de P. Juvet ou "Comme un garçon" de S.
Vartan :
Pour "Cette année-là" (souvenez-vous, l'année
1962) de Claude François, une superbe robe de scène utilisée aussi pour "Je
suis malade" de Serge Lama :
Pour la dernière partie du concert, les artistes ont attaqué
le rayon des justaucorps, préalablement séchés près du poële à gaz (comme à la
maison!), pour interpréter, entre autres, "Les trompettes de la
renommée", "Les demoiselles de Rochefort" :
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Un duo complice prêt à toutes les pitreries en fonction
des réactions du public qui a déjà joué dans des lieux aussi variés et voire
décalés (c'est un peu le but) qu'"une grange dans les Landes, un jazz
bar en centre ville, une squat de punks sur le port, un garage associatif,
une galerie d'art branchée, une salle des fêtes moisie, une cantine de
quartier, un after associatif, une guinguette, un théâtre ou une cave, une
forêt ou une vitrine..." explique leur site internet http://electrogene-le-groupe.fr/argumentaire-de-vente.html,
avec un lieu fétiche, celui du "Panier fleuri" à Bordeaux.
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Dotés de la devise imparable "frôler le bon goût
sans jamais y tomber", les artistes proposent une entrée en matière
explicite où l'on annonce au public que le morceau est joué en premier car il
est toujours raté! Chaque chanson était interprétée selon l'humeur et l'osmose
avec le public. Cela produit d'ailleurs un concert unique à chaque fois car, comme on nous
l'explique, le groupe "Electrogène ne fait jamais deux fois la même
chose, parce que ça dépend beaucoup de là où ça se passe et, bien sûr, de qui
est là!". La formation de comédien du chanteur y contribue
généreusement. Ainsi, c'est dans une version Dylan en se pinçant le nez que
"Tous les garçons et les filles de mon âge" ont été
interprétés, "Comme un garçon" était joué sur l'air de "j'aime
regarder les filles". Pour "Starmania", les interprètes ont
transformé les "on" en "nous" jugés plus corrects pour une
chanson mais évidemment, comme l'a confié le chanteur, cela "rajoute
des pieds!". On a entendu du groove, du rock et autres genres musicaux
pour détourner avec jubilation les "plus beaux textes de la
francophonie". Pas de discrimination parmi les chanteurs cibles de nos
artistes : tout le monde ou presque y est passé de Carlos à Brel en passant par Yves Duteil,
Johnny, J. Ferrat, Serge Lama, Sylvie Vartan, Nino Ferrer, G. Bécaud...Toutefois,
ils reconnaissent manifester une attention particulière pour les chanteurs de
droite et les chanteurs morts, disent-ils, en ajoutant : "ce sont
souvent les mêmes".
Un moment endiablé, des artistes loufoques qui ont égréné
quelques blagues entre les chansons pour rajouter à l'humour. Un instant de
détente pour revisiter, d'une autre manière qu'à la télé le samedi soir avec
les chanteurs à la mode, les monuments de notre répertoire musical français.
Texte et photos : Laura Sansot
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