Goumour dit Adam Omar Zidia, chanteur du groupe EZZA et guitariste Touareg du Nord du Niger (région d'Agadez), était au bar du Sans Réserve le jeudi 22 janvier.
Issu d'une famille de la caste des forgerons, il apprend le métier de ses parents tout en écoutant, sur un radio-cassette que lui a offert son père, des groupes touaregs comme Tinariwen, Takrist Nakal, beaucoup diffusés pendant la rébellion touareg dans les années 1990. Même s'il y a comme un refus culturel dans sa famille de considérer la musique comme un métier, il apprend à jouer sur leurs morceaux avec la guitare qu'il s'est fabriquée lui-même à partir de matériaux de récupération.
En janvier 2007, il arrive en France aidé par des amis qui lui obtiennent un passeport. Il se met à forger des bijoux qu'il vend sur les marchés et joue à l'occasion de la guitare à Toulouse dont le cosmopolitisme et la grande variété des groupes musicaux qu'il a côtoyés l'ont attiré. Il est repéré par le Kabyle d'Algérie et bassiste Mena Moussaoui (ci-dessous) qui lui propose de fonder, dans le quartier populaire d'Arnaud Bernard, ce groupe auquel s'est adjoint quelque temps plus tard le Poitevein Stéphane Gratteau à la batterie. Un véritable mélange des identités!
Entre rythmes traditionnels et riffs accrocheurs, entre les moments où les guitares s'emballent et où, reprenant des airs de femmes du Niger, comme dans Amedrane (Nostalgie), le trio s'apaise, Ezza accroche par la fougue de ses musiciens, la profondeur des chants traditionnels revisités, la sensibilité et le réalisme de ses textes.
Avant des concerts à l'étranger, retrouvez Ezza au festival Détours de Chants à Toulouse le 5 février.
https://fr-fr.facebook.com/ezzaband
Texte et photos Laura Sansot
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