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17/11/2014

CARTE BLANCHE A PIERRE CARLES Mois du film documentaire à Périgueux

Dans le cadre du Mois du film documentaire, la Ville de Périgueux et sa bibliothèque, les Archives départementales, l'IUT se sont associés pour honorer la 15è édition de cette opération qui existe dans toute la France voire dans le monde.
L'idée de cette initiative nationale est de favoriser la diffusion du film documentaire de plus en plus visible mais reste globalement confidentiel. Pour cela, chaque année, les réalisateurs sont invités à rencontrer les différents publics et notamment le jeune public pour le sensibiliser à cette forme cinématographique. Il s'agit de développer un réseau national, de favoriser les échanges entre les professionnels (exploitants de salle, acteurs de l'action culturelle et cinématographique). Au niveau national, 2000 structures sont mobilisées.

A Périgueux, on a pu voir des films à la bibliothèque centrale, à la celle du Gour de l'Arche, à l'IUT, au Centre de la communication, au multiplexe.
Pierre Carles, journaliste et documentariste, était l'invité d'honneur. Il avait carte blanche pour proposer des films qu'il souhaitait défendre et des films dont il était le réalisateur.

Art Péri'Cité était à la soirée du 13 novembre à Cap Cinéma organisée par Ciné-cinéma en partenariat avec Ecla Aquitaine, la ville, les Archives, l'IUT et le soutien d'Attac Périgueux-Nontron.
On y projetait "Hollande, DSK, etc..", un film sorti en 2012.

Pour ceux qui ont raté la projection et sont loin de la bibliothèque de Périgueux (pour les autres, il faut soutenir les bibliothèques et emprunter!), vous pourrez voir le film grâce à ce lien :
https://www.youtube.com/watch?v=DxbFAJtc69U


Connu pour ses nombreux films dénonçant la collusion des médias et des politiques, des médias et du monde économique (Pas vu, pas pris, Enfin pris, Fin de concession...) , Pierre Carles est maintenant bien repéré des grands journalistes stars de la télé ou de la presse qui n'entendent plus se faire piéger. Alors, comment poursuivre son action de critique des médias? Le réalisateur, qui ne lâche rien, fait appel à ses jeunes amis journalistes encore anonymes mais devenus experts dans l'art de la flatterie. On sait ces Jean-Michel Aphatie, Nicolas Demorand ou Yvan Levaïl sensibles à ceux qui savent flatter leur ego, comme l'a expliqué le réalisateur pendant le débat. Alors, le tour est joué et le RDV décroché. En revanche, une fois en interview, on n'est plus du tout dans la flatterie et les jeunes journalistes adoptent le point de vue "carliste" : pousser dans leurs retranchements ceux que Olivier Cyran, Mona Chollet, Sébastien Fontenelle, Mathias Reymond appellent les éditocrates dans l'ouvrage du même nom (http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Les_editocrates-9782707158697.html). On voit alors le vrai visage de ces "professionnels de l'objectivité", en fait véritables défenseurs des intérêts du pouvoir économique et grassement payés pour cela (sans vouloir dévoiler leur salaire évidemement) devenir particulièrement agressifs, méprisants, méchants quand ils sont mis face à leurs contradictions et démasqués.
On y voit aussi comment les médias ont exclu les petits partis pendant la campagne de 2012, ne mettant en avant que les 2 candidats du PS et de l'UMP. On y découvre comment les médias peuvent retourner leur veste, portant aux nues un DSK traîné ensuite dans la boue dès le scandale sexuel révélé au profit d'un Hollande crédité, au temps de la splendeur de DSK, d'un petit 5% d'opinions favorables. Ou comment donner ou plutôt fabriquer du charisme à un homme qui n'en avait aucun! Quelques épisodes très démonstratifs nous montrent un Nicolas Demorand agressif, hautain face à un Jean-Luc Mélanchon qui ne cède pas face au mépris de son interviewer ou encore un Jean-Michel Aphatie invitant à la révolte (si, si, il peut se révolter, il se trompe de cible, c'est tout!) contre le temps de parole égalitaire que l'on doit laisser à tous les candidats et qui reçoit ensuite, sur un ton très ironique, Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière.
Au fil du film, les commentaires d'intellectuels, eux aussi rarement invités dans les médias (Gilles Balbastre, François Ruffin, Alain Garrigou, Laurent Bonelli, Alain Accardo), apportent un point de vue critique face au discours véhiculé par ces journalistes tout-puissants.

Même si le propos n'est pas réjouissant, la démonstration est savoureuse et on sourit, on rit de voir ces grandes stars du PAF mises en difficulté pour une fois. Le chahut organisé lors d'un débat à la Bibliothèque Nationale de France en 2012 où Laurent Joffrin et Maurice Szafran, venus débattre du thème "Presse, politique et indépendance rédactionnelle" sont contraints de quitter la salle, est une invitation à répéter l'action de ce réseau "Faire taire les perroquets".

Pierre Carles en a profité (et il a bien eu raison) pour faire la promotion de son nouvel opus, 1er épisode d'une série de 4  : "Opération Correa". Les ânes ont soif. On vous laisse découvrir la raison de ce titre en regardant la vidéo.
Rafael Correa, président de l'Equateur depuis 2006, défend un autre modèle économique. Sa venue en France en novembre 2013, a suscité un intérêt très limité des médias. Des journalistes perspicaces ont enquêté pour en connaître les raisons.
Quand le libéralisme n'est pas une fatalité... : visiblement, cela dérange certains...
https://www.youtube.com/watch?v=oL8-j8VO4Jg 

Texte : Laura Sansot

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