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07/06/2017

A BOURROU, DEUX FESTIVALS SINON RIEN!

Le 25 mai, à Bourrou, deux festivals, celui de La Vallée qui fête ses 24 ans et celui du Printemps au Proche-Orient qui en est à sa 9è édition, s'associaient pour proposer une journée festive et culturelle dans un cadre tout à fait champêtre et ensoleillé.
La journée dont le programme était annoncé à côté de la mairie,
débutait par un repas syrien puisque des artistes de ce pays avaient investi les lieux le temps de cette manifestation grâce à une caravane culturelle.
En ce jeudi de l'Ascension, près de 250 repas ont été servis à l'ombre de la halle ou sous des barnums.
Les artistes ont même mis la main à la pâte pour la préparation et le service des repas.
 
Il y avait donc à manger et à boire pour cette chaude journée.
 
Après s'être restauré et avoir écouté le programme de l'après-midi donné par les responsables des deux festivals, Agnès Garcenot et Nicolas Lux,
le public pouvait entendre un jeune musicien, joueur et compositeur de oud, installé depuis moins d'un an en France, domicilié actuellement à Bordeaux, après avoir vécu 3 ans en Turquie  : Hareth Mhedi. Ce réfugié politique a fui sa ville de Deir Ez-Zor, à l'Est de la Syrie, à 450 kms de Damas, aujourd'hui au main de Daech.
 
Pour les cent premiers chanceux qui avaient pu avoir une place, une balade contée était proposée aux petits et grands : Dormeuse soit le conte de la belle au bois dormant totalement revisité et fortement décalé grâce à trois comédiens de la compagnie Agence de Géographie affective parmi lesquels le concepteur et auteur du texte, Olivier Villanove.
Ce conte introduit par un fil radiophonique soutenu par un spectateur
et des cailloux dignes du Petit Poucet semés par l'homme à tout faire du spectacle
amenait le public à traverser le village
pour rejoindre le prince charmant, juché, contexte rural oblige, sur un tracteur. Celui-ci se mettait à  raconter, avec force contrepèteries, ses exploits passés, 
avant d'embarquer son auditoire vers son futur fait d'armes : le réveil de la princesse endormie depuis 100 ans.
Finalement, la tâche ne semblait pas incommensurable, après avoir évincé le balayeur de service,
puisque la jeune femme, interprétée par Emma Carpe, après avoir reçu le baiser magique, 
ne tardait pas à sortir de son long sommeil.
 
Elle se montrait même en plein forme, obligeant le prince à courir après elle 
avant que leurs mains s'unissent.
Cependant, la vie paisible dont avait rêvé le prince n'était pas du goût de la princesse qui décidait de s'enfuir pour croquer la vie à pleine dents! Et voilà que le prince partait à sa recherche emmenant le public avec lui 
 
et le faisant pénétrer dans des bois inquiétants dans lesquels on accédait avec des masques noirs.
On y trouvait des têtes de petites filles, des robes ou des chaussures, traces de leur passage voire des corps en bien piteux état, des personnages étranges ou menaçants, des toiles d'araignées...
 
 
On y découvrait même des animaux empaillés
 
dont la princesse semblait avoir revêtu les attributs,
prête à affronter le sanglier
Le spectacle se terminait par la tombée des masques et pas seulement des masques noirs mais de ceux des protagonistes de la balade. 
 
 
De retour au centre du village, la fanfare Eklektik prenait le relais de la balade contée pour des rythmes très rock.
 
Puis, un concert d'un tout autre genre, de Hareth Mhedi avait lieu à l'église : des compositions essentiellement, des odes à la liberté et à la résistance magnifiées par l'acoustique du lieu.
Durant l'après-midi, après des courts-métrages syriens et la lecture de poèmes de Khouloud Al Zghayare, un film (dont nous vous avons déjà parlé http://artpericite.blogspot.fr/2016/01/rencontre-avec-julian-blight-metteur-en.html) sur les habitants de Bourrou, réalisé dans le cadre du projet Relaps, était projeté en continu.
Enfin, pour achever cette belle journée, une rencontre avec les Syriens de la caravane culturelle se tenait devant le café lib'. Nous vous en ferons le récit dans le prochain article.

Texte et photos : Laura Sansot

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