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26/11/2014

AU PARADIS DE LA CANTINE UNIVERSELLE

En ces temps de Salon international du livre gourmand, Art Péri' Cité était ce vendredi 21 novembre 2014 au Paradis, à Périgueux, pour aller écouter la pièce de Jean-Marie Champion, La Cantine universelle.

 

Ce spectacle a été créé la première fois il y a 14 ans. Modifié depuis l'année 2000 et évoluant au gré des représentations depuis qu'il a été reprogrammé le mois dernier, il est remarquable par sa mise en scène très originale.
Les spectateurs étaient invités à prendre place autour de plusieurs tables où leur étaient servis de l'eau et du vin à déguster avant que le spectacle ne commence.

Crédits : Laura Sansot
Puis, celui-ci s'est ouvert sur la préparation de la soupe, servie à l'issue de la représentation. Méticuleusement découpés par Jean-Marie Champion, les légumes, issus du nouveau magasin de produits biologiques installé à Périgueux rue Saint Front, Le Fermier Bio, étaient soigneusement nettoyés dans une grande bassine à l'aide d'une passoire. Le tout était sonorisé par plusieurs micros et par une partition sonore orchestrée par Fred Roumagne, faisant vivre ainsi plus intensément ce moment culinaire. Enfin, les légumes étaient versés, avec la même précision, dans la grande marmite, prêts pour la cuisson qui allait durer tout le temps du spectacle.
Crédits : JP

Crédits : JP
Crédits : Laura Sansot
Ce cérémonial était entrecoupé de lectures, qui guidaient la préparation de la soupe, toutes extraites du livre d'Alain Fleischer, La femme qui avait deux bouches, paru en 1999. Cet ouvrage est une succession de 44 formes brèves comme des nouvelles, récits, textes autobiographiques ayant pour décor l'Europe centrale où l'absurde côtoie la folie ordinaire à travers une multitude de personnages. On y sent toute l'influence de Kafka, écrivain de référence pour cet auteur. Jean-Marie Champion a tiré quelques perles de ce recueil de près de 500 pages. On retiendra le texte éponyme mettant en scène, après une énumération de tables réservées à telle ou telle catégorie de personnes, un dialogue entre un postulant et le préposé chargé de l'installer à la table adéquate où l'auteur se joue des mots avec drôlerie mais où les situations traitées avec humour se révèlent parfois inquiétantes.
 Le dispositif scénique restait en place pour prolonger le spectacle, les spectateurs devenant acteurs et se délectant (à une bouche!) de cette soupe qui, s'ils n'avaient pas dîné, les avait fait saliver pendant tout la représentation.

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