A l'invitation de Douchapt Blues associé à Blues Pourpre, Sulaiman Hakim a assuré quatre concerts en Dordogne du 16 au 19 février, à Périgueux, Bergerac, Douchapt et Ribérac.
Le concert à Périgueux prévu au départ à la Galerie verbale du Paradis a finalement eu lieu au centre départemental de la communication. Il était précédé d'une prestation de la fanfare groove-blues du Grand Ordinaire. Cette formation a été créée en 1997 au sein de l'association Jazzogène par Patou Bernard. https://www.facebook.com/Douchapt-blues-423815550973488/
Elle a l'habitude de mêler compositions et reprises et joue beaucoup dans la rue. Cette fois, elle faisait la transition entre le buffet et le concert.
Celui-ci était organisé en partenariat avec le Secours Populaire dans le cadre de l'opération Don'actions (une mobilisation annuelle depuis 1998 de janvier à mars pour récolter des fonds nécessaires à ses missions sociales). En Dordogne, cette structure intervient auprès de 8500 personnes. Le prix modique de 10 euros incluant assiette et verre de vin défiait toute concurrence étant donné la qualité de la prestation.
Jean-Luc Wagner, président de Douchapt Blues https://www.facebook.com/Douchapt-blues-423815550973488/, a rappelé l'esprit qui animait l'association, soucieuse avant tout de faire partager cette passion pour le jazz et le blues.
Avec peu de moyens, le festival a pourtant rassemblé l'été dernier plus de 3000 personnes. Malgré un incendie dans la salle de musique de l'auberge qui n'a pas entâché la belle volonté des bénévoles, une nouvelle édition du festival aura bien lieu en 2017 et quelques annonces de concerts ont d'ailleurs été faites. Le Grand Ordinaire se produira le 28 juillet et Sulaiman Hakim le 15 août.
Ce saxophoniste est né à Los Angeles.
Il commence à pratiquer cet instrument à l'âge de 12 ans, est élève de la Markhan High School. A 20 ans, il part à New York. Il se forme auprès de Max Roach à l'université du Massachusetts avec qui il joue pour la première fois en concert en 1977 à Chicago. Le musicien, batteur attitré de Duke Ellington, Charlie Parker, Clifford Brown, l'emmène dans une tournée européenne d'un mois alors qu'il n'a que 22 ans. Ce maître très impliqué dans la lutte en faveur des droits civiques des Noirs le marque profondément. Il se met à accompagner à la fois des jazzmen (Max Roach, Luther Allison, Percy
Sledge...) et des chanteurs de World Music (le Soweto Jazz Group, Princess Erika, Alpha
Blondy, Kalif Keita, Ismael Lo...). Il s'est produit dans 61 pays, dans les plus grands festivals de jazz, world music et blues.
Lors de la soirée, le saxophoniste a émerveillé le public par ses talents de saxophoniste mais aussi de chanteur, passant du chant à l'instrument avec une facilité déconcertante.
En outre, se dégageait de cet homme une grande modestie. D'aucuns diront qu'il avait la classe. On l'a écouté avec son pianiste, Cong Minh Pham, qui s'est illustré par quelques solos aussi virtuoses.
Ils ont joué des morceaux de ragtime, un genre apparu aux Etats-Unis vers 1895, avec notamment le pianiste Scott Joplin dont il a été question. On y a entendu entre autres un magnifique Summertime, des morceaux de Stevie Wonder, de Sidney Bechet. Lui qui est peu prolixe sur sa vie personnelle, au dire de Jean-Luc Wagner, a évoqué son père et son grand-père. Il est même descendu dans la salle pour plus de proximité avec le public.
Outre le chant et le saxophone, il a utilisé quelques percussions.
Le final a rassemblé les cuivres du Grand Ordinaire et le duo pour un moment festif et éclatant, illustrant le plaisir des musiciens de jouer ensemble que n'a pas manqué de saluer le public.
Le Grand ordinaire terminait le concert dans le hall où les spectateurs étaient restés nombreux pour prolonger la soirée.
Texte et photos : Laura Sansot
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