Samedi 9 mai, le festival de La Vallée lançait sa 22è édition, ouverture émouvante après toutes les mésaventures qu'a connu, depuis plusieurs mois, le CRAC, organisateur de la manifestation avec La Ligue de l'Enseignement.
"La Vallée s'écrit..." tel est l'intitulé du festival cette année mais on pourrait écrire aussi "La Vallée s'écrie". C'est en tout cas ce qu'Agnès Garcenot, coordinatrice, a suggéré en proposant qu'avant chaque spectacle, un cri du public soit lancé. Et cela a eu l'air de bien fonctionner pour cette première fois.
A Annesse-et-Beaulieu où le festival était lancé, on se rappelait des éditions précédentes.
La soirée a commencé avec l'ouverture de la manifestation par les élus et responsables qui se sont réjouis de la force du CRAC (plus de 300 adhérents), du nombre de bénévoles mobilisés pour toutes les journées du festival (environ 500). Le secrétaire général de la Ligue de l'Enseignement de Charente-Maritime et administrateur au niveau national, Dadou Kehl, dont il a rappelé qu'elle fédérait 350 associations et regroupait 16 000 adhérents, était présent pour faire signer la Charte de la diversité. Et pour cause, il en est le principal instigateur.
Il a notamment rendu hommage au travail de ce festival qui "la met en oeuvre depuis longtemps", a-t-il expliqué.
Après Dadou Kehl, Martine Courault, la présidente du CRAC et Jean-Luc Giraudel, président de la Ligue de l'Enseignement 24, ont signé la charte
et on eut droit à leur pin's.
Grâce à Rodolphe Delcros et Ludovic Barbut, de l'association Virus, dont l'une des missions est de soutenir des jeunes et des structures pour le montage de projets artistiques http://www.virus-prod.com/qui-sommes-nous/presentation-de-lassociation/, les lycéens du lycée agricole de Coulounieix-Chamiers ont imaginé un engin original. Au sein de celui-ci, étaient projetés des films muets en super 8 de 3 minutes environ (films sur les Dalton, films de Tex Avery...). La bande son devait être lancée par un des spectateurs en appuyant sur un petit lecteur de cassette audio, selon les recommandations de Ludovic Barbut. Pour rendre l'air plus respirable ou pour pimenter la séance, les curieux massés dans la petite carriole recevaient étonnés mais amusés quelques projections aquatiques d'un vaporisateur arrosoir actionné par l'un des malicieux promoteurs de l'engin.
Arrivée du kinoculteur :
Installation sous la haute supervision de Ludovic Barbut en salopette bleue et tee-shirt rouge :
Le public observe la mise en place :
Les premiers spectateurs :
Les ouvreuses :
On s'installe dans la salle miniature prévue pour 6 personnes maximum :
et on referme :
On s'assure que tout fonctionne :
Après la séance, un petit coup de balai :
Et, on fait la promo, on s'écriant : "Cap ciné, t'es foutu, le kino est dans la rue!"
Pendant ce temps, le groupe Picotte se produisait et proposait une musique festive acoustique.
Le public s'était rassemblé nombreux pour ce dîner du terroir intitulé "la mongette de chez nous" servi par les bénévoles.
Puis, a débuté le spectacle de la soirée "Au cinéma Lux" par la compagnie Jamais 203 implantée à Bouloire, dans la Sarthe et créée en 1997. Il est inspiré par le roman de Janine Teisson, paru aux éditions Syros Jeunesse, adapté sous la forme d'une pièce radiophonique.
On s'était massé pour voir le spectacle, ce qui a fait dire à Agnès Garcenot : "Voyez comment on remplit un zénith!".
Marine et Matthieu, les deux personnages de la pièce fréquentent régulièrement le cinéma de quartier chaque mercredi soir où ils assistent à des projections du ciné-club. Lors de celle de West Side Story, Matthieu ose parler à sa voisine et une relation amoureuse naît alors entre les deux cinéphiles dotés d'une particularité révélée à la fin du spectacle qui donne alors son sens à la pièce et permet de faire le lien entre les différents indices égrenés tout au long de la représentation. L'intérêt de ce spectacle réside dans l'inventivité des images sonores proposées, les bruitages en direct, réalisés habituellement au montage, dont on mesure à la fin ce qu'ils représentent pour les personnages. En utilisant le langage radiophonique, la compagnie propose une autre manière d'aborder le cinéma et permet de maintenir le suspens jusqu'à la fin pour dévoiler le secret qui lie les deux amoureux.
D'un côté de la scène, le narrateur et metteur en ondes interprété par Didier Grignon raconte l'histoire, décrit les scènes et fait les lancements de bruitage voire les réalise. De l'autre côté, Paul Peterson joue le technicien responsable du lancement des vidéos (les extraits de 7 films dont les Misfits, Johnny Guitar, Les Amants, La Strada...) et des "ambiances sonores". Au centre, dans les fauteuils de cinéma, les deux comédiens, Denis Milon (aussi metteur en scène) et Delphine Aranéga, jouent les voix des deux personnages.
Un décor de salle obscure et de studio d'enregistrement radio pour une mise en scène originale d'un livre pour enfant qui aura attiré petits et grands.
Le spectacle sera à nouveau proposé mais cette fois dans la Sarthe à l'automne 2015.
http://www.ciejamais203.com/calendrier.html
Texte et photos : Laura Sansot
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