Le 18 avril avait lieu une journée internationale de mobilisation contre les traités des multinationales. Partout dans le monde, des manifestations étaient organisées pour dénoncer les accords de libre-échange et d'investissement comme le TAFTA (Trans Atlantic Free Trade) qui sont négociés en secret par les gouvernements. En France, pas moins de 70 actions étaient prévues. A Périgueux, le collectif Stop Tafta s'est démené pour organiser une manifestation festive afin d'attirer l'attention du plus grand nombre. Le lieu et le moment choisis étaient très adaptés : devant l'ancienne mairie, en plein coeur du marché quand celui-ci battait son plein.
Si de nombreux traités sont négociés dans le monde (mobilisation en Afrique de l'Ouest contre l'APE, aux Etats-Unis contre l'Accord Transpacifique...), l'objectif du collectif départemental Stop Tafta est de mettre en lumière les négociations qui concernent particulièrement l'Europe : les négociations transatlantiques avec les Etats-Unis (TAFTA/TTIP) et le Canada (CETA). Le 20 avril, en effet, a commencé à New York le 9è cycle de négociations de cet accord appelé TAFTA, TTIP ou PTCI. C'est le 14 juin 2013 que le Conseil de l'Union Européenne comprenant des chefs d'Etat et de gouvernement a donné mandat à la Commission européenne d'ouvrir des négociations avec les Etats-Unis en vue d'aboutir à un accord transatlantique pour créer le plus vaste marché du monde d'ici la fin de l'année 2015. Selon l'Humanité http://www.humanite.fr/tafta-ou-comment-organiser-limpunite-des-multinationales-571650, c'est l'une des priorités de Jean-Claude Juncker, président de la Commission Européenne, que le collectif n'a pas manqué d'épingler.
Or, différents problèmes se posent dans cette négociation. Elle est notamment réalisée dans le plus grand secret, l'argument donné étant le caractère stratégique des discussions. Le mandat donné à la commission européenne n'a été connu uniquement lorsqu'il a fait l'objet d'une fuite sur le web durant l'été 2013. Les peuples n'ont pas été consultés et le mandat de négociation a même été classé confidentiel auprès des parlementaires nationaux https://www.youtube.com/watch?v=PiR4ob1f244. Des parlementaires européens, comme Yannick Jadot, écologiste http://rue89.nouvelobs.com/2015/02/27/pendant-temps-les-negociations-tafta-poursuivent-dos-257930 ont expliqué que, quand ils voulaient regarder le mandat, on leur demandait d'aller dans un pièce sécurisée dite "salle de lecture", en se séparant de vestes, téléphones portables, papier, crayon. On leur montrait la page souhaitée qu'ils avaient seulement droit de lire puis devaient s'en aller. Outre la méthode employée, c'est le contenu lui-même qui inquiète les peuples. Comme le rappelle Joël Brely du collectif, il s'agit de remettre en cause toutes les normes qui protègent les citoyens. Selon lui, c'est un "enjeu essentiel". Il poursuit : "Pour favoriser le commerce et l'investissement, l'idée libérale, c'est de supprimer tout ce qui peut faire obstacle au commerce : normes environnementales, sociales et surtout le principe de précaution", honni des multinationales. Il s'agit aussi de poursuivre la marchandisation des ressources naturelles. Ainsi, les interdictions, régulations et permis d'exploitation pourraient faire l'objet de contestations.
C'est la raison pour laquelle, lorsqu'il a été célébré le mariage mis en scène par le collectif devant l'ancienne mairie entre les Etats-Unis (le marié) et l'Europe (la mariée), les cadeaux nuptiaux comptaient, outre le code du travail sacrifié et la malbouffe, comme le boeuf aux hormones ou le poulet au chlore, les OGM, le gaz de schiste que le traité permettrait d'exploiter sans aucune barrière.
En effet, son exploitation prospère aux Etats-Unis entraînant les dégâts que l'on sait (cf les films Promised Land ou Gasland) et les importations accrues de gaz par l'Union européenne encourageraient la fracturation hydraulique de l'autre côté de l'Atlantique. Les Etats-Unis s'en frottent les mains d'avance!
C'est la raison pour laquelle, lorsqu'il a été célébré le mariage mis en scène par le collectif devant l'ancienne mairie entre les Etats-Unis (le marié) et l'Europe (la mariée), les cadeaux nuptiaux comptaient, outre le code du travail sacrifié et la malbouffe, comme le boeuf aux hormones ou le poulet au chlore, les OGM, le gaz de schiste que le traité permettrait d'exploiter sans aucune barrière.
En effet, son exploitation prospère aux Etats-Unis entraînant les dégâts que l'on sait (cf les films Promised Land ou Gasland) et les importations accrues de gaz par l'Union européenne encourageraient la fracturation hydraulique de l'autre côté de l'Atlantique. Les Etats-Unis s'en frottent les mains d'avance!
Il est prévu aussi de libéraliser les services comme la santé, l'éducation, le social. En un mot, tous les domaines de la vie quotidienne des individus seront affectés. Pour mieux toucher le public, venu se masser devant l'ancienne mairie, au sujet des implications de ce traité, le pseudo officier d'état-civil a fait répéter aux mariés leurs engagements, en rappelant que ce mariage avait lieu "sous la bénédiction de l'Union Européenne" et "sous le signe de la libre concurrence dictée par le Marché Tout Puissant". Le "principe sacré" était défini comme étant celui de "la liberté du commerce et des investissements". L'engagement était de "respecter le credo ultra-libéral". Celui-ci a été détaillé par les engagements de chaque époux. La future épousée (l'Europe) devait s'engager à accepter les cadeaux empoisonnés, précédemment cités, mais aussi à renoncer aux services publics, aux lois de ses pays, à ses "paysans au profit des grandes exploitations industrielles", "à l'exception sociale, environnementale, sanitaire et culturelle" pour être entraînée dans l'injustice américaine "sociale, sanitaire, environnementale". De son côté, le futur épousé (les Etats-Unis) renonçait "à protéger [s]es productions locales", "à [s]on service public de l'eau au profit des multinationales européennes", mais aussi "à [s]es lois protectionnistes".
Evidemment, avant de signer le contrat, l'officier d'état-civil a prononcé la formule rituelle : "si quelqu'un s'oppose à cette union, qu'il le dise maintenant ou se taise à jamais" incitant le public à dénoncer les termes du contrat, ce qu'il n'a pas manqué de faire mais les diablotins étaient là pour faire en sorte que le mariage ait bien lieu!
Cependant, les collants verts d'un des diables et les chaussures vertes de l'autre sont-ils le signe du collectif d'un espoir de soulèvement populaire contre ces accords?
Lors de cette manifestation, il a aussi été rappelé que devait s'instaurer une justice privée au profit des multinationales qui pourraient réclamer des dédommagements financiers de la part d'un Etat dont une nouvelle loi irait à l'encontre de leurs intérêts ou porterait atteinte au libre commerce. Les amendes seraient prélevées sur le Trésor Public des Etats. Par conséquent, cela constituerait une menace pour la souveraineté et la démocratie.
Face à cet enjeu majeur, le collectif a rappelé le travail réalisé pour lutter contre ces accords. Une pétition de l'Initiative citoyenne auto-organisée a été signée par 1,5 millions de personnes en Europe. Elle était d'ailleurs disponible ce jour-là, semblant attirer du monde.
Des milliers de collectifs locaux se sont créés qui ont organisé de nombreuses actions comme celui de Dordogne : entre autres, une soirée d'information le 6 novembre à Trélissac ou le 22 novembre, au moment du Salon du Livre Gourmand, la tenue d'un stand pittoresque avec frigo de la Mal-Bouffe pour dénoncer l'abaissement des normes sanitaires, environnementales et sociales censé conduire à la disparition de l'agriculture paysanne, aux circuits courts, avec la mise en place du Tafta. Le fameux frigo était d'ailleurs présent le 18 avril ainsi qu'une table de produits qui donnaient envie!
Evidemment, avant de signer le contrat, l'officier d'état-civil a prononcé la formule rituelle : "si quelqu'un s'oppose à cette union, qu'il le dise maintenant ou se taise à jamais" incitant le public à dénoncer les termes du contrat, ce qu'il n'a pas manqué de faire mais les diablotins étaient là pour faire en sorte que le mariage ait bien lieu!
Cependant, les collants verts d'un des diables et les chaussures vertes de l'autre sont-ils le signe du collectif d'un espoir de soulèvement populaire contre ces accords?
Lors de cette manifestation, il a aussi été rappelé que devait s'instaurer une justice privée au profit des multinationales qui pourraient réclamer des dédommagements financiers de la part d'un Etat dont une nouvelle loi irait à l'encontre de leurs intérêts ou porterait atteinte au libre commerce. Les amendes seraient prélevées sur le Trésor Public des Etats. Par conséquent, cela constituerait une menace pour la souveraineté et la démocratie.
Face à cet enjeu majeur, le collectif a rappelé le travail réalisé pour lutter contre ces accords. Une pétition de l'Initiative citoyenne auto-organisée a été signée par 1,5 millions de personnes en Europe. Elle était d'ailleurs disponible ce jour-là, semblant attirer du monde.
Des milliers de collectifs locaux se sont créés qui ont organisé de nombreuses actions comme celui de Dordogne : entre autres, une soirée d'information le 6 novembre à Trélissac ou le 22 novembre, au moment du Salon du Livre Gourmand, la tenue d'un stand pittoresque avec frigo de la Mal-Bouffe pour dénoncer l'abaissement des normes sanitaires, environnementales et sociales censé conduire à la disparition de l'agriculture paysanne, aux circuits courts, avec la mise en place du Tafta. Le fameux frigo était d'ailleurs présent le 18 avril ainsi qu'une table de produits qui donnaient envie!
Autre action proposée par le collectif en direction des élus : faire voter une délibération pour se déclarer Zone Hors Tafta. Ainsi, la chambre d'Agriculture, le Conseil Général, les 2 communautés d'agglomération de Périgueux et Bergerac et une vingtaine de communes du département ont répondu à l'appel, a-t-on rappelé. L'attention a été attirée sur des producteurs du marché qui affichent leur opposition au Tafta ou des commerçants comme la librairie Des livres et nous. Le public était invité à multiplier ces achats chez les petits producteurs sur le marché.
Le collectif, comme l'a expliqué Joël Brély, rassemble une vingtaine d'organisations : des organisations syndicales (CGT, Solidaires, Confédération Paysanne...), des partis politiques (toutes les composantes du Front de Gauche, le Mouvement des Jeunesses Socialistes mais pas le PS, Europe Ecologie Les Verts...), des organisations du Mouvement Citoyen (LDH, Femmes Solidaires, Attac Périgueux et Bergerac...). La manifestation de ce samedi était l'occasion de donner la parole à quelques-unes de ces organisations pour "expliciter en quoi les traités étaient une menace pour le modèle que nous défendons", a-t-il été précisé. Le groupe politique EELV s'est exprimé, clamant notamment "pour le climat, stop Tafta",
La CGT, FSU, Attac ont rappelé que le traité renforcerait la concurrence entre les travailleurs, la dégradation des conditions de travail. Des études prévoient même 600 000 pertes d'emploi en Europe!
Le PCF, la LDH sont intervenus aussi pour alerter l'opinion.
Il a été question de l'ouverture de pans entiers de la protection sociale, des systèmes médicaux et hospitaliers aux intérêts des multinationales. Ont été évoqués les brevets sur les médicaments renforcés, des attaques contre la transparence des essais cliniques, de nouvelles armes pour les grands groupes afin d'attaquer les législations comme celle du tabac.
Pour conjurer ce traité, les paroles de la chanson "la Salsa du démon", créée à l'origine par le Grand Orchestre du Splendid, sortie en novembre 1980, ont été détournés pour donner des couplets comme celui-ci : "Oui, la Sécu, je vais m'la faire/me jeter d'sus comme une panthère/tous vos droits, je les écorche vifs/je les rabote, c'est ça que je kiffe/j'fais des trucs cochons avec les OGM/c'est Mosanto que j'aime/ imposant les normes ensuite/le démon du profit m'habite/multinationales chéries/ c'est votre fête aujourd'hui". La chanson était reprise avec entrain par le public.
Avant la cérémonie officielle du mariage transatlantique entre les Etats-Unis symbolisant les multinationales et l'Union Européenne, un tour de la vieille ville était orchestré par le collectif. Les mariés étaient en tête, soutenus, pour le marié, par la Commission Européenne, pour la mariée, par les lobbies en demoiselles d'honneur et père de la mariée.
Les pouvoirs publics représentés par l'officier d'état-civil et les lobbies symbolisés par un diable affublé d'une multitude de logos semblaient de mêche!
Un cortège s'est formé pour accompagner les futurs époux et déambuler dans les rues de la ville afin d'alerter l'opinion.
ou des personnages comme celui-ci :
Cette manifestation festive semble avoir été un vrai succès pour les organisateurs puisque environ 300 personnes se sont rassemblées à cette occasion.Une vidéo a été réalisée par le collectif :
Pour connaître les prochaines actions du collectif de Dordogne, vous pouvez les retrouver sur le lien suivant : http://local.attac.org/attac24/spip.php?rubrique95
Il se réunira le 28 mai à 20h à la Bourse du Travail de Périgueux.
Texte et photos : Laura Sansot
Avant la cérémonie officielle du mariage transatlantique entre les Etats-Unis symbolisant les multinationales et l'Union Européenne, un tour de la vieille ville était orchestré par le collectif. Les mariés étaient en tête, soutenus, pour le marié, par la Commission Européenne, pour la mariée, par les lobbies en demoiselles d'honneur et père de la mariée.
Les pouvoirs publics représentés par l'officier d'état-civil et les lobbies symbolisés par un diable affublé d'une multitude de logos semblaient de mêche!
Un cortège s'est formé pour accompagner les futurs époux et déambuler dans les rues de la ville afin d'alerter l'opinion.
Lors de cette manifestation, on pouvait découvrir divers slogans :
ou des personnages comme celui-ci :
Cette manifestation festive semble avoir été un vrai succès pour les organisateurs puisque environ 300 personnes se sont rassemblées à cette occasion.Une vidéo a été réalisée par le collectif :
Pour connaître les prochaines actions du collectif de Dordogne, vous pouvez les retrouver sur le lien suivant : http://local.attac.org/attac24/spip.php?rubrique95
Il se réunira le 28 mai à 20h à la Bourse du Travail de Périgueux.
Texte et photos : Laura Sansot
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