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25/04/2017

UNE MANIFESTATION POUR DENONCER L'INSTALLATION DES COMPTEURS COMMUNICANTS EN DORDGNE

Le 25 mars, plusieurs collectifs opposés à l'installation des nouveaux compteurs communicants d'électricité, eau et gaz (Linky, Gazpar...) se réunissaient à Périgueux pour une manifestation qui a rassemblé près d'une centaine de personnes.
 

Après un tour de centre-ville en pleine matinée de marché, sous l'oeil plutôt bienveillant des renseignements généraux et de la police, depuis la place Francheville en passant par la rue Taillefer, la rue Limogeanne et la place Saint Louis, des représentants des différents collectifs de Dordogne comme Dominique Chardon et Patrick Vélard (Grand Périgueux), Daniel Mathieu et Daniel Coutant, animateurs du CCC24 mais aussi un maire s'adressaient aux sympathisants


puis à deux journalistes lors d'une conférence de presse au café des Thétards.
Daniel Mathieu  et deux journalistes de l'Echo de la Dordogne et de la Dordogne Libre
La manifestation était précédée de celle du mercredi 22 mars dans plusieurs autres villes de France et à Paris devant la Maison de la radio qui avait rassemblé 400 personnes dont 2 candidats à la présidentielle : Philippe Poutou et Nicolas Dupont-Aignan, victime de pressions de la part d'EDF pour ne rien dire contre les compteurs Linky devant une réunion des maires de France, sous peine de rétorsions dans sa commune. Jean-Luc Mélanchon avait délégué un représentant.
Les opposants à ces compteurs venus de toute la Dordogne et même de Brive ont développé leurs différents arguments pour faire contrepoids à l'intense propagande qu'Enedis exerce actuellement pour que ce matériel soit déployé d'ici 2021 partout en France. Ils ont notamment indiqué que 600 tracts d'information avaient été distribués.
Les compteurs communicants Linky utilisent le courant porteur en ligne (CPL) à radiofréquence, soit un signal pulsé de haute fréquence qui s'ajoute au courant électrique de 50Hz, si bien que circule dans les réseaux électriques du logement une fréquence de 490 000 Hz! Or, pour atteindre le sommeil profond, pour que le corps et le cerveau se régénèrent, un individu a besoin que les fréquences électriques autour de lui ne dépassent pas 0,4-0,5  à 4 Hz. Ces compteurs électriques communiquent entre eux et sont reliés à des concentrateurs qui eux-mêmes transmettent des données à des centres de gestion sous forme d'hyperfréquences (ou micro-ondes) GSM de 900 MégaHz. Pour se protéger au minimum, il faut se tenir à 2m des prises et compteurs, 5 m des concentrateurs (bien plus loin pour les personnes électro-sensibles) ou interrompre les ondes, sauf, qu'à la différence du wifi, le compteur ne peut jamais être éteint : il émet des micro-pulsations aux 20 ou 30 secondes 24h/24h. Les nouveaux compteurs d'eau et de gaz vont fonctionner aussi par radio-fréquence. Les individus vont donc vivre en permanence dans un bain d'ondes électromagnétiques artificielles pulsées. Alors que 70 000 antennes-relais sont déjà en fonctionnement en France, plus de 700 000 antennes-relais supplémentaires et des milliers de concentrateurs vont s'ajouter sur le territoire en plus des 740 00 postes transformateurs électriques HT/BT déjà existants. Ces radiofréquences non prévues dans le contrat qui nous lie aux fournisseurs sont classées "potentiellement cancérigènes" par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) relevant de l'OMS en 2011. Une association Nationale de Défense du Consommateur Contre les Compteurs Communicants (AND4C) a été créée en 2017 pour répertorier tous les problèmes techniques et sanitaires rencontrés par les usagers et apporter un soutien juridique. Du fait de ces ondes, des individus signalent des insomnies, migraines, fatigues chroniques, troubles du rythme cardiaque, du système immunitaire. Le fonctionnement cérébral peut être affecté chez l'enfant  et on signale un taux d'autisme multiplié par 4 ans ces 10 dernières années. Alors que depuis avril 2008, des caisses d'assurance maladie alertent les médecins du travail sur les dangers des ondes électromagnétiques dont les effets sont tout à fait mesurables, Enedis estime qu'il n'y a aucun danger. Depuis le 1er janvier 2017, la réglementation européenne soumet les entreprises à protéger leurs salariés des champs électro-magnétiques qui ne doivent pas dépasser 0,7 volt/m alors que avec le linky, on peut mesurer 1v/m à 1m de l'émetteur. Les usagers vont donc servir partout en France de cobayes. Pourtant, cette technologie est refusée en Belgique et en Allemagne, en cours de démontage en Californie pour raisons sanitaires et fait l'objet de milliers de plainte au Canada. Aux Etats-Unis où la technologie est implantée depuis plus de 10 ans, un test sanguin a été fait : des personnes placées près des compteurs voyaient la structure moléculaire des globules rouges modifiée et retrouvait une structure normale quand elles s'en éloignaient. Ainsi, tous les individus électro-sensibles (ils sont 25 à 30 millions dans le monde) ou non sont affectés biologiquement. Pour ceux atteints de cette pathologie, c'est évidemment encore pire. Françoise, une habitante de Périgueux, a témoigné lors de cette conférence de presse, de son obligation de déménager suite à l'installation d'une antenne-relais dans son quartier. Elle s'insurge contre le fait qu'un certain nombre citoyens ne peuvent plus vivre en ville et risquent de "perdre le droit de cité".
A ces problèmes sanitaires s'ajoutent des problèmes techniques. En France, plus d'une centaine d'incendies ont été déclarés suite à la pose de compteurs Linky. Les installateurs ne sont pas des électriciens mais des personnes formées en 3 semaines et placées ensuite sur le terrain. Ces compteurs intègrent une technologie qui permet de les couper à distance. Des problèmes d'arcs électriques se posent avec des risques de surchauffe pour notre réseau électrique domestique non blindé. Or, Enedis se décharge de toute responsabilité une fois les compteurs posés ainsi que les assurances! La technologie semble d'ailleurs hésitante car Enedis en est déjà à la 3ème génération de compteurs. 1,5 millions de compteurs G1 visiblement peu fiables ont été posés entre 2009 et 2011.
Ces compteurs comprennent des systèmes de communications : ils transmettent des données à des fournisseurs d'énergie qui les revendent, comme le font facebook et google. Nos activités et absences seront désormais repérables par le fonctionnement ou non de nos appareils électriques. D'ailleurs, le président du directoire d'Enedis, Philippe Monloubou estime que sa société est "un opérateur big data" qui va installer 35 millions de capteurs de données (le terme compteur n'est plus utilisé). Pourtant, il y a non respect du consentement préalable de l'abonné pour la capture et le traitement de ses données personnelles. Une plainte devant la CNIl est d'ailleurs en cours.

Autre sujet d'inquiétude : l'augmentation de la facture, contrairement à ce que dit Enedis. L'entreprise veut faire croire à ses clients qu'ils vont dépenser moins, ce qui serait une première dans l'histoire commerciale. Seuls 6% des abonnés vont réellement y gagner. A partir du moment où les compteurs vont être installés, la facture va augmenter en moyenne de 15 à 20% car, selon UFC Que choisir, plus d'un tiers des ménages consomment au-delà de leur puissance d'abonnement, ce que permettent les compteurs actuels mais pas les compteurs communicants. Ces derniers sont plus précis, comptent en KVa  au lieu de Kwh car ils ne mesurent que la consommation active. D'ailleurs, Enedis a instauré depuis 2014 des factures avec ce type de mesure. Ils disjonctent si trop d'appareils sont en marche. Pour éviter cela, il faudra prendre un abonnement plus cher.

Par ailleurs, ces compteurs ont une durée de vie bien inférieure (7 ans) à celle des compteurs que nous connaissons (60 ans). Entre alors en jeu la question écologique. La consommation des 125 000 centres relais équivaudra la 1ère année à la consommation d'électricité de 500 000 foyers pendant un an. On ne parle pas du gaspillage financier.  Enedis et ses filiales, qui affichent 34 milliards de dettes et qui seraient en cessation de paiement si elles ne bénéficiaient pas d'une recapitalisation de l'Etat, vont devoir investir 7 à 8 milliards d'euros pour financer des capteurs de données pour un retour sur investissement de 0,2 milliards d'euros! C'est le contribuable qui va payer alors que l'argent aurait pu servir à l'entretien du réseau et à enterrer les lignes électriques.
 
Les données seront aussi facilement piratables. Le code de ces petits ordinateurs domestiques sera facile à faire sauter et permettra à distance de repérer si le résident est présent à son domicile ou non. Ce fonctionnement va fragiliser le système électrique qui sera vulnérable au cyberterrorisme. 

Les compteurs appartiennent à la commune qui délègue la gestion du réseau, en Dordogne, au Syndicat Départemental de l'Energie (SDE 24) que des membres des collectifs devaient d'ailleurs rencontrer le 29 mars (pour un résumé de cette rencontre avec le SDE : http://collectifcompteurscommunicants24.blogspot.fr/2017/04/sde24-se-positionne-linky-denedis.html). Forts de ce droit de propriété, 18 communes du département ont pris des délibérations contre l'installation des compteurs linky et 24 communes se sont positionnées contre le déploiement. En France, c'est 340 communes qui ont dit non. Toutefois, Montferrand-du-Périgord a dû subir un amende de 1200 euros à verser à Enedis par le tribunal administratif de Bordeaux suite à un référé lancé par la préfecture, a rappelé un membre du conseil municipal de Monestier, Philippe Morand. Par prudence, les élus engagés dans ces actions ont donc retiré les délibérations car elles ne semblaient pas assez étayées juridiquement. Aujourd'hui, les militants incitent les mairies (dont 4 élus étaient présents lors de la manifestation venus notamment de Valojoulx, Monestier, St Georges Blancaneix) à prendre des délibérations légales de 3 types : l'inscription sur le cahier des charges de la délégation de service public au SDE, le refus du déclassement des compteurs propriétés du réseau et donc de la commune pour éviter qu'ils soient revendus par Enedis, l'arrêté municipal pour maintenir l'ordre public en cas de violence lors de l'installation des compteurs, comme cela s'est déjà vu dans plusieurs départements français. On peut espérer que cela ne sera pas le cas en Dordogne où le directeur d'Enedis a déclaré que les habitants ne seraient pas contrains physiquement.
Les opposants à ces compteurs communicants multiplient les réunions d'information en Dordogne pour alerter l'opinion : 28 ont eu lieu en 2016 et déjà 11 en 2017.                                            http://collectifcompteurscommunicants24.blogspot.fr/2016/02/agenda-des-rencontres-du-ccc24.html Ils espèrent que les lettres envoyées légalement 45 jours avant la pose vont faire progresser la réflexion et peut-être aboutir à un moratoire. En France, 10 à 15 000 compteurs communicants sont installés par semaine. Les militants estiment que le principe de précaution doit être mis en avant. A Périgueux, la pose devrait avoir lieu entre juin et novembre 2017. Pour savoir quand le linky sera installé chez vous, il faut cliquer sur ce lien : http://www.enedis.fr/linky-bientot-chez-vous 
Les habitants, locataires ou propriétaires, peuvent refuser la pose de ces compteurs. Sur le site du CCC24, des modèles de lettre sont présentés.
http://collectifcompteurscommunicants24.blogspot.fr/2017/01/vos-lettres-de-refus-du-linky-sommaire.html
http://collectifcompteurscommunicants24.blogspot.fr/2017/03/lettre-de-refus-definitif-enedis.html
Une grande journée nationale d'actions anti-linky se prépare en mai.

Article précédent du le sujet : http://artpericite.blogspot.fr/2016/07/debat-autour-du-film-take-back-your.html

Texte et photos : Laura Sansot

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