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18/12/2014

PETIT TRAITE SOCIOLOGIQUE SUR LA VIE DU TRAPPEUR AU GROENLAND...

Il existe à Saint Astier un "tout petit théâtre", le théâtre de la Poivrière du nom de la guérite de maçonnerie à toit pointu que l'on trouve à côté, dans la belle maison en pierre où logent les propriétaires des lieux.

Il s'agit de Jean-Paul Rolin et Danielle Gourio-Rolin, retraités qui ont ouvert le théâtre au public en juin 2001. Ces anciennes écuries transformées en théâtre peuvent recevoir au maximum une cinquantaine de spectateurs pour chaque représentation.
Salle du petit théâtre côté technique
Les artistes sont payés à la recette, autant dire peu, étant donné le nombre de places et le prix (10 euros). JP Rolin met en scène des pièces et sa femme s'occupe des costumes dont leurs greniers regorgent. En outre, ils ont créé une compagnie de théâtre amateur. Le couple accueille aussi des compagnies théâtrales pour des spectacles ou en résidence. 

Le week-end des 12-13-14 décembre, le Tout petit théâtre accueillait le Théâtre des deux mains pour un Petit traité sociologique sur la vie du trappeur au Groenland expliqué aux imbéciles.


Un spectacle qui commence comme une conférence très sérieuse mais qui, très vite, tombe dans le burlesque. 
La conférencière interprétée par une Emilie Lefranc toute pimpante avec son chignon tenu par de multiples crayons bleus, prête à utiliser son power point une fois son public finalement au complet, se retrouve à quatre pattes pour brancher son appareil, utilise un écran qui ne veut pas tenir droit et sollicite un certain Michel joué par David Sanhes (très drôle) assis dans le public. Celui-ci accepte de lui donner un coup de main dans son utilisation hasardeuse de l'ordinateur mais son travail est anéanti rapidement par une fausse manoeuvre de l'apprentie conférencière qui fait tomber le précieux appareil. Privée d'informatique, la jeune femme finit par créer elle-même les images que le public ne verra jamais sur le power point. 
Pour faire revivre la vie des trappeurs inspirée du texte de Jorn Riel, "La vierge froide et autres racontards", on la voit revêtir une peau de bête pour mimer le trappeur et porter d'épais collants, sans avoir oublié de solliciter le public pour quémander une ceinture. 
On la regarde s'évertuer à quelques localisations sur une carte minuscule mais qu'elle propose de faire circuler dans le public. Fameuse carte collée ensuite à l'aide d'un chewing-gun que le préposé aux lumières (interprété par Olivier Suaud), soucieux de faire le minimum syndical, a fait parvenir à l'intéressée grâce aux spectateurs décidément mis à contribution. Le fameux Michel dont la conférencière n'arrive pas retenir le véritable nom mimera l'ours après que l'on ait vu cette dernière tenter de faire imaginer au public une traversée en kayak à l'aide d'une bassine et d'un balai!
Le public est emporté par la folle énergie de cette comédienne bondissant (pourtant chaudement vêtue) d'un bout à l'autre de la scène et même dans le public, connaissant son texte sur le bout des doigts et dont certaines mimiques pourraient faire penser à celles de Murielle Robin. 
Entre cette histoire de la Vesle Mari, ce vaisseau qui faisait route vers Bjorkenborg où l'attendaient 12 trappeurs (représentés sous forme de 6 petits bonhommes en papier qui, présentés d'un côté puis de l'autre en constituent le bon compte, démontre ainsi la conférencière) et le moment où l'on apprend scientifiquement à distinguer un être humain d'un épaulard et d'un tardigrade, la conférence de la jeune Florence Monjeau, stagiaire comptable à l'Université Paris I Panthéon -Sorbonne, école de géographie de Paris, navigue entre conte et leçon scientifique mais toujours avec drôlerie.
Un moment de légèreté pour le public mais qui suppose une véritable performance de la comédienne qu'il convient de saluer.

Texte et photos : Laura Sansot

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