Le 19 juin dernier, l'association recevait une lettre de la mairie dénonçant la convention et évoquant une future réunion où Mme Marty devait énoncer sa politique culturelle. Le CRAC avait donc proposé une rencontre pour discuter de la survie de la convention. Une réunion en septembre n'avait pas permis de connaître les intentions de la mairesse. En revanche, celle-ci avait annoncé dans Sud Ouest qu'elle le ferait lors du Conseil municipal du 13 décembre. Or, le sujet n'était pas prévu à l'ordre du jour. Les amis du CRAC ont donc mobilisé leurs réseaux pour venir les soutenir (http://saintastier.blogs.dordognelibre.fr/archive/2014/12/10/lettre-ouverte-a-la-vallee-de-l-isle-35930.html) Et ils étaient nombreux, environ 200 personnes, des Astériens et autres habitués de la Fabrique, des artistes. L'opposition a demandé à ce que la question soit abordée dans les questions diverses, ce que Mme Marty a refusé. Une suspension de séance a suivi.
Crédits : Sud Ouest édition 15 décembre. Christian Lacombe
Par conséquent, c'est un travail de longue haleine qui a permis de développer un projet culturel de très grande qualité, en milieu rural, dans le territoire de la vallée de l'Isle, qui prend fin. Outre la programmation à La Fabrique au cours de l'année et dans quelques villages partenaires, on peut relever notamment le Festival de La Vallée qui, chaque année sur une période de 4 semaines environ entre mai et juin, est un franc succès. C'est l'occasion de découvertes ou redécouvertes d'artistes du spectacle vivant, de moments de convivialité aussi où chaque village associé propose des repas en plein air ou sous chapiteau, avant les spectacles et où se côtoient toutes les générations. Agnès Garçenot déniche à travers la France, grâce à son implication, sa passion, des artistes peu connus qui peuvent le devenir ensuite. Elle a fait venir récemment des artistes confirmés comme le regretté Allain Leprest à des prix, qui plus est, défiant toute concurrence. Odelaf, programmé à 10 euros pour la clôture du festival en juin 2012, l'était dans une salle parisienne à 30 euros. C'est ce que l'on appelle favoriser l'accès à la culture pour tous. Pourtant, la municipalité y semble peu sensible, préférant se cacher derrière le prétexte erroné d'une subvention de 95 000 euros non versée par la Conseil Général qui, en fait, était destinée au CCAS (Centre Communal d'Action Sociale) pour développer des projets d'insertion, pour ne pas renouveler la convention. Même si cela est à déplorer, cette somme non attribuée ne concerne en rien le CRAC.
Les membres de l'association ont donc désormais la lourde tâche de retrouver un lieu pour les accueillir. Retrouveront-ils un équipement aussi important que celui de La Fabrique, la mise à disposition du matériel et d'une subvention équivalent aux 46 000 euros octroyés jusqu'à présent? Seule une volonté politique des élus locaux pourra faire en sorte de lutter contre l'"effritement du réseau culturel" dont le CRAC est un exemple local.
En effet, le 10 décembre dernier, un appel "collectif et solennel" du Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles) était lancé par des dizaines artistes au Théâtre National de la Colline pour dénoncer, entre autres, le fait que le divertissement se substitue à la culture, que les budgets culturels soient fortement en baisse, que les élus s'immiscent dans les programmations, que des équipes qui géraient des lieux de spectacle soient évincées. Tiens, tiens...
En attendant que le CRAC trouve de nouveaux soutiens (car il n'a pas dit son dernier mot), évoquons la programmation de décembre et le spectacle organisé à Bourrou, petit village de 140 âmes dirigé par une mairesse, Marie-Claude Kergoat, très dynamique et soucieuse d'accueillir avec son équipe autre chose que du "divertissement culturel".
Venus de la région Rhône-Alpes tout spécialement pour se produire à l'invitation du CRAC, les deux artistes proposaient une autre animation le lendemain, dimanche 14 décembre, à la salle des fêtes de Manzac, "Le Miroir et le coquelicot". Offrant un spectacle destiné au public dès 3 ans, Marion Cordier et Guy Prunier choisissaient, cette fois, de se faire chacun tour à tour conteurs, chanteurs et musiciens, pour évoquer l'histoire d'Hortense, la souris et gardienne des nuits de Georges-le-Géant, inventée par le petit Raymond, comme une parade à la solitude, un moment de douceur avant de plonger dans le profond sommeil.
Texte et photos : Laura Sansot
Texte et photos : Laura Sansot
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