Art Péri' Cité, en marge et en travers: SOIREE DU 7 AOUT A L'AUTRE FESTIVAL, LA TOUR DES MIRACLES

Parce qu’il n’y a pas d’art sans engagement

Parce que les Arts disent que d’autres mondes sont possibles

Parce que des femmes et des hommes tentent de les construire

Parce que les Arts nous affranchissent des frontières et de l’enfermement

Parce que la Dordogne fourmille d’actions et de projets politiques alternatifs

Parce qu’aucun blog ne recense ce foisonnement d’activités militantes, politiques, artistiques et culturelles différentes,

Nous vous proposons Art Péri’Cité :

des agendas et des reportages sur les diverses manifestations ou activités

12/08/2015

SOIREE DU 7 AOUT A L'AUTRE FESTIVAL, LA TOUR DES MIRACLES

Pour la soirée du 7 août à l'Autre festival, étaient programmés plusieurs spectacles dont celui des Concertristes. Celui-ci était assuré par un duo de deux jeunes femmes pianistes, Clara Pertuy et Julie Leroux, le Duo A Mains Nues http://duo-a-mains-nues.blogspot.fr/.


Julie Leroux

Clara Pertuy

Formées toutes les deux au Conservatoire de Nancy, elles enseignent le piano à Bordeaux ou alentours. Après un premier spectacle créé l'année dernière "Une montagne rouge", elles ont monté "Les Concertristes" cette année. C'est dans sa forme courte que le spectacle était proposé : un concert burlesque où les musiciennes prêtes à donner un récital tout à fait comme il faut, voire guindé, prennent rapidement la tangente. Censées interpréter de façon tout à fait sérieuse quelques morceaux connus comme La lettre à Elise de Beethoven, La marche turque de Mozart, La danse hongroise n°5 de Brahms, elles révèlent en définitive leur vraie nature, bien en peine de garder leur réserve face au public.

Devenues comédiennes mais aussi chanteuses, elles laissent à voir avec humour combien il est parfois difficile de partager un piano. Haine et jalousie mais aussi complicité et sensualité jaillissent au fur et à fur des morceaux. On se contorsionne pour interpréter les oeuvres donnant un aperçu des compétences musicales, on se déshabille découvrant qu'une petite jupe est bien plus confortable qu'une robe de scène pour se produire en concert. On est presque dans la danse tant les musiciennes se meuvent avec grâce et raffinement et traduisent par leur corps les différentes expressions que suscite ce duo décalé et tout en beauté.

Succédait à ce duo, et cette fois sur la grande scène, Thomas Skrobek, un jeune musicien, chanteur et guitariste, originaire du Havre qui écrit des textes en français et en anglais dans un univers plutôt pop folk http://www.tomskrobek.tumblr.com/. Cet autodidacte vient de sortir un premier EP de 5 titres "A Cloche pied" en novembre 2014 dont il a déclaré pendant le concert qu'il lui en restait moins d'une dizaine sur les 300 exemplaires produits (avis aux amateurs!). Avec une voix qui rappelle étonnement celle de Bashung, avec ce côté nonchalant, accompagné d'Alexandre Chéné à la guitare, il a fait découvrir au public des titres comme Au carrefour (les filles), Une petite chatte, présenté comme une berceuse érotique, Des bulles, Les idylles... mêlant humour, mélancolie et légèreté.

Pour achever la soirée, un match d'improvisation de danse "Versus" était proposé par la Compagnie LasSen http://www.lassencompagnie.com/. Alors que les matchs d'improvisation théâtrale ont été créés au Québec en 1977, les matchs de danse sont encore peu développés en France en comparaison du Canada où les deux soeurs Lasnier ont séjourné pour une formation de deux ans (Faustine) ou de deux mois (Charlotte). Deux équipes de danse contemporaine s'affrontaient, encadrées par un maître de cérémonie pince sans rire joué par la danseuse Faustine Lasnier revêtant à merveille pour l'occasion les habits de comédienne, un arbitre très sérieux pour repérer le non respect des règles posées, interprété par sa soeur elle aussi danseuse, et un musicien accompagnateur, Matthew.

Près de 15 improvisations ont été proposées aux danseurs avec à peu près à chaque fois un nombre de danseurs défini, un temps donné, une contrainte comme celle de ne pas rester immobile, faire un duo avec portée, jouer avec la mobilité de la tête, insérer un unisson (terme spécifique à la danse expliqué avec démonstration), de la danse contact...et un thème comme "le parasite", "ça glisse", "à l'étroit", "l'ascenseur émotionnel"... On aura apprécié l'inventivité des danseurs ne disposant que d'un temps bref dit "temps de caucus" contrôlé par l'arbitre pour imaginer une prestation en fonction des contraintes imposées.